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Une situation inquiétante

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30 octobre 2013
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Par Joany Dufresne

Bien que le Québec soit la province avec le plus faible taux de commotions cérébrales dans le sport amateur, le nombre de cas recensés ne cesse d’augmenter. Et pour les jeunes sportifs, ces traumatismes crâniens peuvent avoir de très graves conséquences.

La très grande majorité des jeunes qui souffriront d’une commotion cérébrale dans leur vie la subiront dans un cadre sportif. Les cas de traumatismes crâniens dans le sport sont tellement fréquents qu’ils dépassent largement ceux causés par les accidents et les abus parentaux, affirme Louis Debeaumont, neuropsychologue.

«Une étude américaine a démontré que plus de 20 % des joueurs de football dans une même équipe subissent chaque année des commotions cérébrales. Certains, plus d’une même. On peut donc s’imaginer qu’après 10 ans, le nombre d’athlètes qui n’ont jamais souffert d’une commotion est en minorité», précise-t-il.

La boxe et les arts martiaux mixtes sont de loin les pires sports en ce qui a trait à la fréquence des commotions cérébrales en raison des nombreux coups à la tête qui sont portés aux athlètes. Au-delà de ces deux disciplines, le hockey et le football sont les sports où il y a le plus de traumatismes crâniens.

«Il n’y a rien qui rivalise avec le hockey et le football. Et en termes de proportions et de sévérité des blessures, les deux s’équivalent. Les risques sont toutefois différents», mentionne M. Debeaumont.

Si certaines personnes croient que le fait de porter un casque diminue l’impact d’un coup à la tête, le contraire est plus que véridique. Le casque n’atténue en rien les effets d’une commotion cérébrale. Le cerveau bouge quand même dans la boîte crânienne et il s’endommage. Le casque va prévenir les fractures ouvertes au crâne, explique le neuropsychologue.

Le seul moyen de prévenir les commotions cérébrales est une réglementation plus sévère. C’est en imposant des lois strictes et lourdes de conséquences que les différentes ligues sportives éviteront à leurs adeptes de jouer leurs vies. Car chaque fois qu’un joueur souffre d’un traumatisme crânien, son cerveau subit des séquelles qui affecteront pour toujours le cours de son existence. Et plus les athlètes sont jeunes, plus les séquelles sont importantes.

«Les commotions cérébrales chez les jeunes sont plus graves que chez les adultes, car le cerveau est encore en processus de maturation [la maturation du cerveau se complète vers 25 ans pour les hommes et entre 21 et 24 ans pour les femmes]. Les impacts de plusieurs traumatismes crâniens affectent les capacités d’apprentissages, la concentration, l’attention et la mémoire. C’est aussi prouvé que c’est un facteur prédisposant à l’anxiété, la dépression et les maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer et le Parkinson. Les risques de subir d’autres commotions sont aussi amplifiés», spécifie Louis Debeaumont.

Certes, quelques médicaments peuvent contrôler certains de ces problèmes. Mais rien ne peut enrayer les séquelles causées au cerveau.

Où est la limite?

Il n’y a pas de nombre limite de commotions cérébrales à atteindre pour ne plus pratiquer un sport. Mais Louis Debeaumont est clair: lorsque celles-commencent à se répéter, il est temps de s’arrêter.

«Lorsque le cerveau résiste moins bien au choc de coups qui semblent banaux, les médecins vont être plus rapides pour dire aux athlètes qu’ils doivent passer à autre chose. Car la plupart d’entre eux ne feront pas de leur sport une carrière, ils ne doivent donc pas sacrifier le reste de leur vie», confie le neuropsychologue.

Il est très difficile pour un médecin de convaincre un sportif de délaisser son sport, surtout au niveau professionnel. Heureusement pour eux, les dangers des commotions cérébrales sont de plus en plus médiatisés et des cas comme celui de Sidney Crosby les aident grandement.

«Sydney a eu une importance majeure dans la sensibilisation aux commotions cérébrales. Pour des jeunes, voir un scientifique comme moi qui leur parle de résultat, ce n’est pas intéressant. Mais voir Sydney être bien pris en charge pour s’assurer de son retour au jeu, c’est un très bon exemple. Ce qui serait un meilleur exemple, c’est qu’un athlète de sa trempe, et je ne lui souhaite pas, ait une autre commotion cérébrale et que cet athlète prenne la décision plus conservatrice de ne pas retourner au jeu suivant les recommandations médicales. Ça donnerait l’exemple à notre jeunesse», avoue M. Debeaumont.

 

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