Les Aigles de Trois-Rivières ont connu une première saison au-delà de leur espérance. Bien que sept parties aient dû être converties en programmes doubles ou annulées, l’organisation a présenté un premier bilan administratif positif.

Les Aigles ont connu un début de saison difficile autant sur le terrain que dans les gradins. En raison de la pluie, les premières parties ont été reportées, ce qui a retardé l’action au stade Fernand-Bédard. Mais une fois la saison bien amorcée, la fièvre du baseball a rapidement gagné les Trifluviens.

Pour sa saison inaugurale, l’organisation des Aigles espérait attirer 50 000 partisans. C’est plutôt un total de 71 568 personnes qui ont franchi le seuil du stade cet été, soit 30 % de plus que le nombre anticipé.

«Notre objectif de 50 000 partisans était une prévision très pessimiste connaissant bien le produit que nous essayions de mettre en place, confie le président de l’équipe, Jean-François Picard. Ce qui nous a permis de dépasser notre objectif, c’est la mobilisation de la communauté envers notre équipe.»

À la grande surprise de l’organisation trifluvienne, les jeunes Trifluviens se sont approprié les Aigles. À la mi-saison, un groupe de garçons dans la vingtaine ont créé la « Aigles Nation ». Ces derniers ont rapidement démontré leur support en encourageant bruyamment les Aigles à domicile et même à Québec.

«On anticipait la présence de familles et d’inconditionnels passionnés du baseball. On a été surpris de voir le niveau d’appartenance des jeunes. C’est très bon pour nous et on veut continuer dans cette voie», ajoute M. Picard.

L’engouement des partisans s’est aussi fait sentir sur les réseaux sociaux, au grand plaisir de Marie-Christine Boucher. La directrice générale rapporte qu’au tout début de la saison, leur site Internet était visité près de 300 fois par semaine. Mais après les premiers succès des Aigles, il affichait plus de 11 000 visites pour la même période.

«Nous enregistrons entre 40 000 et 50 000 visites chaque mois. Pour le mois de juillet, alors que les Aigles se battaient pour une place en séries, nous avons connu des pointes de fréquentation jusqu’à 65 000 visites», explique Mme Boucher.

Le même phénomène s’est reflété sur les pages Facebook et Twitter qui comptent aujourd’hui plus de 4200 abonnés.

Des éléments à revoir

L’organisation des Aigles n’a pas complété les états financiers de sa première saison, mais déjà le président se dit satisfait.

«Les chiffres ne sont pas finaux, mais ils sont bons pour une entreprise en démarrage. Avec tous les investissements qui ont été faits pour une première année, le futur s’annonce intéressant», exprime Jean-François Picard. L’organisation des Aigles a toutefois des éléments à revoir pour envisager l’avenir. Victime de son succès, elle n’était pas parée à toute éventualité. À de nombreuses reprises, les files d’attente ont fait rager les partisans tout comme les délais du service de restauration.

«Nous sommes au fait des points à améliorer afin de rendre l’expérience encore plus agréable pour nos partisans. Des efforts seront déployés au cours des prochains mois afin d’optimiser les différents points de services à la clientèle du stade Fernand-Bédard», précise le président.

Ligue Can-Am à Montréal

Plus tôt cette semaine, le commissaire de la Ligue Can-Am, Miles Wolff, s’est exprimé sur l’éventuelle venue d’une équipe dans la région de la Métropole.

«Implanter une équipe à Montréal est un objectif important, a-t-il confié à l’Agence QMI lors d’un entretien téléphonique. Ce ne sera pas le cas en 2014, mais on vise 2015.»

Avec le succès rencontré avec les Capitales et les Aigles, M. Wolff croit que les amateurs montréalais pourraient à leur tour avoir une formation à encourager.

«Nous croyons à ce que nous faisons présentement, a-t-il exprimé. On constate qu’il y a de bons partisans dans la province de Québec. Il a été possible de le voir cette année à Trois-Rivières. Ce serait maintenant intéressant d’avoir un club à Montréal.»

Avec l’arrivée d’une concession dans cette ville, on prête l’idée au commissaire de vouloir former éventuellement une division canadienne dans la Ligue Can-Am, voire même une ligue canadienne, avec une formation à Ottawa, entre autres.

Selon le président des Aigles, l’implantation d’une telle ligue serait très bénéfique à son organisation, ainsi qu’aux amateurs de baseball.

«La mobilisation vers une ligue canadienne, c’est quelque chose de très important pour nous et pour la ligue Can-Am. Il y aurait une proximité, donc des économies de transport, mais aussi la rivalité se développerait plus», dit-il.

Certes, cette idée en fait rêver plusieurs, mais il reste bien encore du chemin à faire pour qu’une ligue canadienne voie le jour.