Des actionnaires quitteront le bateau

Par Nicolas Ducharme
Bien qu’il ait promis durant toute la dernière saison qu’il céderait ses parts dans l’équipe, il semblerait bien que Léo-Guy Morrissette ne quittera pas le Caron et Guay de sitôt. Une décision que les autres actionnaires de l’organisation ne digèrent tout simplement pas.
Un nouveau groupe d’investisseurs formé de Ronald Lavertu, Diego Brunelle et Pierre Hélie s’étaient joints à l’aventure du Caron et Guay il y a neuf mois. Ceux-ci s’attendaient à avoir les coudées franches et obtenir les pleins pouvoirs avec l’équipe au terme de la saison.
À leur grand désarroi, ce n’est pas ce qui se passe, si bien que Morrissette était même à la table de l’organisation lors du repêchage de la Ligue nord-américaine de hockey samedi dernier.
Puisqu’il était toujours propriétaire de l’équipe au 30 mai, date limite pour les équipes du circuit Godin pour confirmer leur participation à la prochaine campagne, c’est Morrissette qui a déposé la lettre de garantie à la ligue.
Le tout a assez duré aux yeux des autres actionnaires, si bien que certains d’entre eux se retireront du groupe si Morrissette n’accepte pas de leur céder ses parts cette semaine.
«Ça fait neuf mois que ça niaise. M. Lavertu est tanné des délais et de la manière dont ça se passe. Il a mis son poing sur la table. Soit la transaction passe, soit il se retire», a expliqué Sylvain Robert, propriétaire minoritaire et directeur général de l’équipe.
M. Lavertu ne serait pas le seul à prendre cette décision, puisque le propriétaire des Autobus Hélie ferait de même sous peu.
Pas de changement
Rejoint par téléphone, Morrissette ne comprend pas la réaction des autres actionnaires de la formation. Celui-ci jure que la transaction est toujours sur la table et que le délai est en lien avec la vente du Titan d’Acadie-Bathurst, l’autre équipe dont il était propriétaire, ainsi que sa maladie qui l’a forcé à passer sous le bistouri.
«S’ils veulent que je reste, je vais rester, s’ils veulent m’acheter, qu’ils m’achètent. Mais une chose est certaine, il va y avoir du hockey à Trois-Rivières la saison prochaine», a-t-il affirmé.
Selon ce dernier, il n’y a pas d’animosité entre les autres actionnaires et lui.
«Il n’y a pas de différence dans l’entente. Celle du Titan s’est conclue lors du repêchage de la LHJMQ. On a manqué de temps pour la terminer. Je comprends qu’ils auraient aimé que ça se fasse avant, mais il n’y a pas d’animosité entre nous. Ils peuvent être nerveux, mais l’offre est toujours sur la table», a rappelé l’homme d’affaires.
Yves Tremblay n’est pas surpris
S’il n’y en a un qui n’est pas étonné de la tournure qu’a pris les négociations pour le transfert du Caron et Guay, c’est Yves Tremblay. Le propriétaire de la boutique Plante Sports a tenté à deux reprises de faire l’achat de l’équipe, en vain.
« Il dit qu’il veut s’en aller et qu’il est le sauveur du hockey à Trois-Rivières depuis quatre ans, a-t-il souligné. Il récolte ce qu’il sème et il brûle les gens autour de lui. Il était censé s’en aller avant, au milieu et après la saison, mais en fin de compte, il ne part jamais. Je considère que ça manque de sérieux.»
Ce dernier croit que le Caron et Guay a toujours une valeur, mais qu’un sérieux coup de barre au niveau marketing doit être donné.
«Je serais toujours intéressé par l’équipe même s’il y a beaucoup de risques. S’il (Morrissette) veut m’appeler, qu’il m’appelle. Je vais écouter», a précisé Tremblay.