Équipe Canada junior fait appel à un Trifluvien

Par Nicolas Ducharme
Francis Cloutier vivra une étape importante de sa carrière dès le 16 mars. Il s’envolera avec l’équipe canadienne vers l’Argentine dans le cadre des Championnats panaméricains junior de handball.
C’est à la suite d’un camp de sélection tenu à Montréal que le jeune homme a obtenu son poste à titre de pivot dans l’équipe canadienne.
À Mar del Plata, Cloutier fera face aux meilleurs joueurs d’âge junior des Amériques, dont les Argentins, gagnants des cinq dernières éditions du tournoi. En 2011, le Canada avait décroché la médaille de bronze à cet événement.
Le handball n’est pas le sport le plus populaire au Québec, mais Cloutier a eu la chance d’aller à l’école secondaire Le Tremplin de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, une pépinière de joueurs menée par les frères Ghislain et Denis Cossette. Le jeune homme de 19 ans s’est même joint à l’équipe d’entraîneurs de l’école cette saison. Il aimerait bien marcher dans les traces du Genevièvois Simon Bronsard, membre d’Équipe Canada.
L’argent, toujours l’argent
Mais voilà qu’une ombre se dessine au tableau. Contrairement à plusieurs joueurs de son équipe, Cloutier ne pourra profiter d’une bourse de 2000 $, parce qu’il a raté un des camps d’évaluation de l’équipe, lui qui était à ce moment en voyage à Banff, en Alberta.
« Ce que je ne savais pas, c’est qu’il y a eu un autre camp à Edmonton à ce moment. Si j’avais été au courant, j’y serais allé », a souligné le Trifluvien d’adoption.
L’athlète semble accepter son sort avec philosophie. Après avoir complété son diplôme collégial en arts et lettres au Cégep de Trois-Rivières, il a pris la décision de prendre une pause de ses études afin d’accumuler de l’argent.
« Je travaille 40 heures par semaine comme cuisinier au restaurant Le Moose. Je fais aussi une journée de plonge, pour faire plus d’heures », explique-t-il.
Il en coûtera 4000 $ au jeune homme pour participer aux Championnats panaméricains. Si l’équipe canadienne se qualifie pour les Championnats du monde, une somme similaire devra sortir de ses poches.
« Ce n’est pas facile, en plus, j’ai encore des prêts étudiants à rembourser. Le handball n’est pas un sport qui reçoit beaucoup de financement. C’est à ce moment que tu te rends compte que c’est un sport de riches où maman et papa payent », se désole-t-il.
Malgré tout, Cloutier promet de persévérer dans sa recherche de financement afin de poursuivre sa carrière. Une leçon qu’il pourra partager, lui qui veut devenir professeur.
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