Un gala d’arts martiaux mixtes sème la controverse

Par Jonathan Roberge
Le plus récent gala d’arts martiaux mixtes organisé par l’Académie TKO de Trois-Rivières suscite énormément de réactions sur les réseaux sociaux. Plusieurs sont d'avis que la sécurité des combattants a été mise en péril.
Les combats se sont tenus dans l’ancien supermarché Super C du secteur Cap-de-la-Madeleine. Les participants avaient des gants et des protections sur les tibias, mais ne portaient pas le casque protecteur exigé par les différentes fédérations de kick-boxing.
«Ce sont des athlètes qui s’entraînent en arts martiaux mixtes. Ils sont habitués de mélanger les différents sports de combat sans porter de casque. Ceux qui me critiquent pour cette raison sont eux-mêmes des combattants de MMA qui ne portent pas de casque dans leurs évènements. Ils me cherchent des poux, point à la ligne», a expliqué l’organisateur Gabriel Lavallée.
Qu’en dit le propriétaire de l’Académie TKO, l'un des combattants a refusé de grimper sur le ring, par souci de sécurité?
« Il n’y avait même pas de pesée officielle ni de contrôle médical. C’est important d’en avoir un pour voir si on est lucide, s’assurer qu’aucun participant n’est sous l’effet de la drogue ou l’alcool et que tout le monde est en état de se battre », a expliqué André Girard.
Celui-ci n’a pas mis de temps à prendre sa décision.
« Le ring était ultra dangereux. Quand j’ai vu que les pieds des participants passaient bord en bord des câbles parce qu’ils n’étaient pas sécuritaires et conformes, j’ai décidé de retourner chez moi», a expliqué l’homme qui a depuis quitté l’Académie TKO au profit d’une autre école du genre.
La corporation condamne ce genre de gala
La soirée n'a pas été sanctionnée par la Corporation de kick-boxing amateur du Québec. Elle fournit habituellement les officiels et les juges et tient des contrôles médicaux très stricts.
« Le but ce n’est pas nécessairement de permettre à n’importe quel goon d’embarquer dans le ring et de massacrer l’autre. La sécurité des participants est primordiale pour nous et le port du casque demeure important. C’est un sport de contact qui peut causer de graves blessures », a expliqué le président de la corporation de kick-boxing amateur du Québec, Pierre Breton.
L'organisateur Gabriel Lavallée se défend bien d'avoir manqué aux règles et d'avoir mis la sécurité des participants en jeu en organisant un gala illégal.
«J’ai fait des annonces à la télé et à la radio. J’ai mis des affiches géantes partout en ville… jamais un promoteur de combat illégal n’aurait fait autant de promotions. Il n’y a eu aucun incident plus grave qu’une épaule déboîtée dans la soirée. Ce n’est rien si l’on compare à plusieurs évènements du genre», a-t-il dit, précisant que deux ambulanciers étaient prêts à intervenir en cas de besoin.
Tant les combattants que les gens de la Corporation de kick-boxing amateurs s'entendent pour dire que cette histoire vient, une fois de plus, ternir l'image du sport au Québec.
Des gens, qui étaient sur place, ont même confié à TVA Trois-Rivières qu'on a offert une somme de 300 $ à un spectateur pour monter sur le ring.
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