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Mission possible, mais...

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8 novembre 2012
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Par Jonathan Bernier / Journal de Montréal

Les études et le hockey junior ne font pas nécessairement bon ménage. Particulièrement lorsqu’une équipe prend la route pendant huit jours.

Chez les Cataractes de Shawinigan, tout comme au sein de la majorité des formations de la LHJMQ, on essaie de tout mettre en œuvre pour diminuer les conséquences de ces longs périples.

« On fait notre possible. On amène un professeur avec nous », souligne Martin Mondou, directeur général des Cataractes.

Ce professeur, c’est Jean-Marc Cossette. En réalité, c’est un ancien enseignant du secondaire qui y a œuvré pendant 33 ans avant de prendre sa retraite il y a une dizaine d’années.

Son rôle est de s’assurer que les joueurs respectent le temps consacré aux études et de répondre à leurs interrogations.

Pendant que l’autocar amorce un périple de six heures entre Sydney et Charlottetown, M. Cossette explique : « Lorsqu’on est à l’extérieur, on leur demande deux heures d’études par jour. Puisque, au cours de ce voyage, il y a deux journées où il leur sera impossible de s’acquitter de ces heures, on en fera même en fin de semaine. »

Reprendre le temps perdu sur les bancs d’école. Voilà qui est fréquent dans la réalité de ces jeunes de 16 à 20 ans.

« On a beau mettre des heures dans l’autobus, il reste que les bancs d’école demeurent le meilleur endroit pour l’apprentissage, souligne Mondou, à juste titre. C’est la raison pour laquelle on achète une banque d’heures de rattrapage. Lorsqu’ils reviennent de voyage, nos jeunes ont la chance de reprendre leurs cours avec leur propre professeur. »

En progression

Quel est le taux de réussite ?

« Difficile à dire, répond M. Cossette. Lorsque la saison finit, les joueurs retournent dans leur région et c’est là qu’ils terminent leur année scolaire. »

« On s’attarde davantage à la progression qu’à la note. Si un gars arrive chez nous avec une moyenne de 68, on ne peut pas s’attendre à ce qu’il atteigne 90, indique le directeur général des Cataractes. Cependant, s’il se maintient ou augmente un peu sa moyenne, ça prouvera qu’il peut réussir tout en jouant au hockey. »

« On leur offre l’encadrement pour qu’ils se sentent appuyés. Mais on n’a pas la prétention ni le mandat de pouvoir transformer en étudiant modèle un jeune qui n’a jamais aimé l’école. »

Professeurs privés

Rassurez-vous, des étudiants modèles, il y en a. Si la majorité des joueurs de cette jeune équipe étudient toujours au secondaire, quelques vétérans de l’an dernier avaient atteint le niveau universitaire.

Pour récompenser le sérieux de ceux-ci, les Cataractes n’avaient pas hésité à faire appel à du personnel qualifié.

« La direction avait embauché un professeur de mathématiques privé pour Michaël Bournival (l’un des universitaires), raconte M. Cossette. Elle avait fait la même chose avec Anton Zlobin, en lui assignant un professeur d’anglais personnel, lorsqu’il est arrivé de Russie. »

Voilà la preuve que lorsqu’on souhaite concilier le sport et les études, il y a toujours moyen d’y arriver.

La technologie au service des entraîneurs

Lorsqu’on passe huit jours sur la route et que l’on parcourt les Maritimes à la vitesse de l’éclair, chaque minute compte.

Analyse des stratégies de l’adversaire, élaboration du plan de match, correctifs à apporter auprès de certains joueurs, la première rangée de sièges de l’autobus prend rapidement des airs de bureau.

« C’est beaucoup moins confortable et convivial que dans le bureau du centre Bionest. Au moins, grâce à la technologie, on s’arrange tout de même sans trop de mal », assure Denis Chalifoux, l’entraîneur en chef des Cataractes.

Pour être bien certain que tout ce beau monde se sente le plus possible comme s’il travaillait de la maison, les Cataractes ont fait construire un autobus sur mesure.

« Notre autobus est équipé d’un système audiovisuel, de la radio satellite, de prises électriques et d’un réseau Internet sans fil, explique Michaël Morin, thérapeute athlétique et secrétaire de route. On a même fait enlever des bancs pour que les joueurs aient plus d’espace pour se coucher par terre. D’ailleurs, le plancher est en bois. »

Des autobus personnalisés, c’est devenu la norme dans la LHJMQ. Croisé dans le stationnement du centre civique de Charlottetown, l’autobus de l’Armada de Blainville-Boisbriand, aux allures de camion poids lourd modifié, est doté de lits superposés.

« Celui des Remparts possède quatre lazy-boys amovibles pour les entraîneurs à l’avant de l’autobus », ajoute Morin.

Loin du VHS

Il fut un temps où il fallait compter près de quatre heures de travail pour préparer une séance vidéo.

Aujourd’hui, le logiciel Steva hockey, lancé en 2004 et perfectionné depuis, permet aux entraîneurs d’effectuer le même boulot en une fraction du temps.

« On est loin de l’époque du VHS, soutient Chalifoux, tout en expliquant les rudiments de ce logiciel. Ça prend deux heures pour découper le match en séquences. Une fois que c’est fait, on peut choisir de visionner uniquement les sorties de zone, l’échec-avant, le travail défensif. C’est un outil génial. »

Peu d’entraînement

Si la technologie vient au service des entraîneurs, ceux-ci ne peuvent cependant rien faire contre le temps de glace déficient.

Comme les matchs se succèdent, les entraînements sur la route se font plutôt rares.

« Je suis le genre d’entraîneur qui adore travailler les aptitudes individuelles des joueurs. Au niveau junior, c’est très important. Puisqu’il n’y a que des entraînements matinaux lorsqu’on est sur la route, ça retarde le développement », souligne Chalifoux.

Pour compenser un peu, Chalifoux organise des rencontres individuelles.

« Je soulève les erreurs, mais je fais également ressortir les bons coups. Savoir ce qu’ils font de bien, c’est important pour la confiance des jeunes. »

Mais ça ne vaut certainement pas deux heures passées sur la glace à chaque entraînement.

Un oeil et du flair

Longtemps impliqué dans le sport mineur, entre autres comme arbitre au football, M. Cossette a l’œil pour déceler les joueurs qui se débrouillent bien sur les bancs d’école et ceux qui connaissent des ratés.

« Je peux le savoir juste à la façon qu’ils ont de se comporter sur la patinoire. Les plus travaillants sur la glace le sont également à l’école. Et lorsqu’un entraîneur doit répéter constamment la même chose à un joueur, c’est que le jeune a un problème d’écoute ou de concentration. Donc, c’est sûr qu’il vit la même chose à l’école. »

Puisqu’il affirme ne pas trop éprouver de difficultés avec ses jeunes pupilles, on peut présumer que l’avenir est rose pour les Cataractes.

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