La série Nationwide au GP3R : projet mort-né ?

Par Louis Butcher / Journal de Montréal
Les chances de Trois-rivières pour l’an prochain sont pratiquement nulles. Les amateurs de stock-car devront sans doute faire leur deuil de la série Nationwide au Québec.
Malgré une rencontre « cordiale » entre NASCAR et une délégation du Grand Prix de Trois-Rivières, samedi au Texas, les chances de voir les bolides de l’antichambre de la coupe Sprint en Mauricie l’été prochain sont pratiquement nulles.
C’est du moins l’opinion de certains observateurs, consultés dimanche, qui ont suivi le dossier de près en fin de semaine, à Fort Worth.
Selon l ’un deux, le journaliste Dean McNulty, du quotidien Toronto Sun, les officiels de NASCAR ont pratiquement fermé la porte à TroisRivières, mais, dit-il, « semblent très ouverts à la candidature de la piste de Mosport, en banlieue de Toronto ».
Un porte-parole de NASCAR a indiqué au quotidien torontois que la série n’avait aucune intention, du moins à court terme, d’aller courir à Trois-Rivières.
Ni en Nationwide ni même dans le championnat des camionnettes Camping World, considéré comme la troisième série en importance de NASCAR.
En contrepartie, NASCAR n’a pas nié que Mosport est en excellente position pour l’organisation, dès 2013, d’une course de camionnettes (qui effectueront leur retour en circuit routier l’an prochain), avant de présenter, la saison suivante, une épreuve de la série Nationwide.
Joint dimanche, avant de quitter le Texas, le directeur général du GP3R, Dominic Fugère n’a pas nié que le complexe de Mosport constituait une menace concrète à la réalisation de son audacieux projet.
« Ça fait déjà quelques années qu’ils tentent de convaincre NASCAR de venir en Ontario, a-t-il raconté. Nous, on a commencé à élaborer notre plan il y a deux semaines à peine.
« Personne ne s’attendait à ce que la course de Montréal soit abandonnée par son promoteur. Alors, nous avons tenté notre chance... » S’il n’est pas abattu, Fugère est réaliste. « Nous avons eu une oreille attentive de NASCAR, explique- t- il, mais la décision leur revient. On a fait nos devoirs. Ils ont été néanmoins surpris par la qualité de notre candidature et par l’abondance de nos appuis au Québec. »
Pendant un peu plus de deux heures, Fugère et, notamment, le maire de Trois- Rivières, Yves Lévesque, ont discuté avec Jim Cassidy, le directeur des opérations (courses) de NASCAR.
Aucun membre de la délégation québécoise n’a voulu révéler le contenu des discussions.
Des appuis solides
Le complexe de Mosport est situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Toronto. Non seulement peut-il compter sur un commanditaire de taille en Canadian Tire, mais il jouit aussi d’appuis solides auprès de partenaires de NASCAR.
Il appert, en effet, que Jim Campbell, le vice-président des véhicules de performance et de la compétition chez General Motors aux États-Unis, mène actuellement une cabale en faveur de Mosport.
Campbell est aussi un ami proche du pilote canadien Ron Fellows, un des actionnaires du circuit rebaptisé Canadian Tire Motorsport Park.
Et GM y verrait là une excellente opération de marketing. Le constructeur américain utilise le tracé ontarien pour le développement de ses voitures de performance, dont la Chevrolet Camaro.
Or, ce modèle, assemblé à l’usine d’Oshawa (située à une quinzaine de kilomètres du circuit) remplacera l’Impala en série Nationwide l’an prochain.
Voilà des arguments qui devraient peser lourd dans la balance et jouer contre la candidature de Trois-Rivières.
Mission impossible
Pétard mouillé ou projet mort-né la série Nationwide au GP3R ? Fugère se défend.
« On n’aurait jamais fait le déplacement au Texas en sachant que nous n’avions aucune chance de réussir », rétorque-t-il.
Mais, force est d’admettre que l’organisation de Trois-Rivières avait deux prises contre elle. Que c’était pratiquement une mission impossible à réaliser même si, en conférence de presse, en début de semaine, on avait fait miroiter de grands espoirs.
La série Nationwide devrait divulguer son calendrier 2013 d’ici à deux semaines, au plus tard.