Kean serein dans la défaite

Par Alain Bergeron / Agence QMI
Simon Kean a rencontré l’incontournable en Ivan Dychko, du Kazakhstan, médaillé de bronze aux Championnats mondiaux amateurs de 2011. Plus expérimenté, il lui a infligé une défaite par la marque de 20-6. À 6 pieds 9 pouces, la plus haute montagne a gagné.
« C’est la première fois que je rencontrais un boxeur plus grand que moi. Ce sont des combats comme celui-là que ça prend pour espérer monter chez les professionnels », a reconnu Kean, qui a quitté le ExCel de Londres un brin déçu.
« Je voulais vraiment une médaille », a-t-il répété.
Pas sûr pour 2016
Le statut amateur se prolongera pour l’athlète de 23 ans, c’est maintenant clair. Faudra voir cependant pour combien de temps. L’appel des Jeux de Rio, en 2016, « c’est encore trop loin ».
« Je trouve trop important d’aller chercher le maximum d’expérience. Il y a trop de cas qui sont survenus dans le passé. Il y a eu des gars qui sont passés chez les pros trop jeunes, avec pas assez d’expérience, et paf, ils se sont fait battre. Ils veulent regarder trop loin. Chez les pros, les gens se fient beaucoup sur la fiche des boxeurs. Alors, quand tu perds, tu déboules les escaliers. Il vaut mieux monter les marches une par une », a habilement observé Kean, qui avait écarté le Français Tony Yoka à son premier combat, mercredi dernier.
Un grand pas
Franchir cette ronde était inespéré pour Kean. La suivante l’aurait assuré au pire d’une médaille de bronze et en aurait fait le premier boxeur québécois médaillé de l’histoire olympique canadienne. Mais à quoi bon regretter ce qui reste derrière?
« Je suis quand même un peu fier. C’était la première fois que je participais à un gros événement international. Je n’ai même pas encore fait de championnats du monde. »
Quand Kean a regagné le Village des athlètes, il passait minuit 30, heure de Londres. Le colosse de 245 livres, atteint moralement, venait de trouver une nouvelle occasion «de grandir un peu», selon l’entraîneur Sylvain Gagnon, qui l’a accompagné dans le coin bleu.
« On était quand même réaliste contre le Kazakh. Ces gars-là ont une centaine de combats d’expérience. Juste la victoire contre le Français a été un gros pas pour Simon. »
« Chaque fois où je montais dans l’arène, je me laissais beaucoup envahir par le stress. C’était mon plus gros défaut. Ce soir [lundi], j’ai réussi à maîtriser ça. C’est un gros pas pour moi », a résumé le boxeur.
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