« Ils auraient tout fait pour trouver un problème » -Normand Coupal

Par Nicolas Ducharme
La disqualification de Xavier Coupal de l’épreuve de la série Sportsman vendredi soir fait encore jaser sur le circuit du Grand Prix de Trois-Rivières, samedi. Le père du pilote envisage même de poursuivre le championnat à la suite de la décision.
Gagnant de l’épreuve de 20 tours, qui lui garantissait un siège en NASCAR Canadian Tire, Coupal a été disqualifié puisque le poids de sa boîte de vitesse était de trois livres inférieur à la limite permise par la réglementation des Sportsman.
Le père du coureur, Normand, n’en démord pas. Il s’agirait d’un complot afin d’empêcher son fils de participer à l’épreuve reine du week-end.
« J’ai compris en parlant aux officiels de la série Canadian Tire et du GP3R que ce sont les gens de Sportsman qui payent le volant lors de la course dimanche. Le lien est facile à faire. La série ne voulait pas avoir un gars parachuté dans un stock-car rouler devant leurs gars, alors qu’il course normalement en Formule 1600. Il ne voulait pas prendre 25 000 $ de leurs coffres pour que ça aille à quelqu’un d’autre », martèle le paternel.
Le volant qu’a obtenu Coupal en Sportsman, à bord d’une voiture louée par la série elle-même, avait été obtenu grâce à une bourse de l’organisme les Amis du Grand Prix. Toutefois, selon le père du pilote, jamais la voiture prêtée n’a été à la hauteur des attentes et l’appui de la série était inexistant.
Vendredi, après la séance de qualifications où il a enregistré le septième temps, l’écurie de Coupal a pris la décision de troquer la boîte de vitesse d’origine pour une nouvelle. D’après le père du pilote, les démarches avaient été faites pour s’assurer que celle-ci était admissible.
« Nous avons demandé à un inspecteur si elle était légale. Il nous a dit oui, donc on l’a posé. Maintenant, ils nous disent qu’elle est légale, mais trop légère. C’est incompréhensible. »
Légale ailleurs, mais pas en Sportsman
Les dirigeants de la série sont catégoriques. La pièce installée à bord de l’automobile était illégale et il n’était pas de leur ressort de vérifier avant la course qu’elle ne le soit. Selon eux, c’est une méconnaissance du livre de règlements de la série qui a mené à ce résultat.
« M. Coupal devait se conformer de toutes pièces aux règlements de la série. S’il voulait faire des ajustements plus précis, c’était son droit. Son erreur a été d’installer une transmission qui est légale dans la série ACT, mais pas ici. Même si elle était sous scellé, elle n’est pas conforme dans notre série », explique le président, André Poulin.
Celui-ci ne voit pas en quoi le championnat ne voudrait pas que le pilote de Saint-Jean-sur-Richelieu obtienne le prestigieux siège en NASCAR Canadian Tire.
« Nous avons fait six courses cette année et Xavier a participé à trois d’entre elles. Je le considère donc comme l’un des nôtres », souligne-t-il.
Malgré les explications des dirigeants de la série Sportsman, la famille Coupal ne compte pas en rester là. Selon eux, tout a été fait dans les règles de l’art.
« C’était un cadeau empoisonné et je trouve ça très louche. On me disqualifie pour avoir été trois livres en dessous du poids de ma boîte de vitesse, mais ma voiture était cinq livres plus lourde que la limite. Je ne vois pas ce que ça change », souligne le pilote.
« J’ai discuté avec mon avocat et nous allons entreprendre des procédures contre la série. Peut-être que le Grand Prix de Trois-Rivières sera mêlé à ça. Je trouve ça regrettable, mais c’est quelque chose qui a été fait conjointement », ajoute le paternel.
Coupal avait la chance de se reprendre samedi matin lors de l’épreuve de Formule 1600. Dérangée par les événements de la veille, l’équipe a oublié d’ajouter de l’essence dans le bolide du coureur. Il a dû abandonner en milieu de parcours.
Dion-Viens en furie
Xavier Coupal n’est pas le seul pilote frustré à la suite de l’épreuve de la série Sportsman de vendredi. Celui qui a mené la course du premier au dernier tour, Simon Dion-Viens, critique fortement la série. Selon lui, les officiels ont signalé le dernier passage aux pilotes trop rapidement.
« J’ai tout donné dans ce que je croyais être le dernier tour afin de devancer Xavier Coupal. Lorsque j’ai passé la ligne d’arrivée, on nous a dit qu’il y avait une erreur et qu’il y avait un tour de plus. Je ne comprenais pas pourquoi et ça m’a déconcentré. En plus, je venais de brûler mes pneus et mes freins afin de me tenir en avant. C’est pour ça que j’ai frappé le mur. »
Dion-Viens a déposé un protêt sur la course, mais en vain. Il n’a pas été accepté par la série.
« Ils reconnaissent leur erreur et qu’ils ont donné l’indication du dernier tour trop rapidement. Selon leur feuille de temps, il restait en effet un tour. Toutefois, ils ont deux systèmes de chronométrage, et ils n’ont jamais voulu me montrer les résultats de l’autre », explique celui qui n’est pas un régulier de ce championnat.
Décidément, la venue de la série Sportsman à Trois-Rivières sera passée à l’histoire pour les mauvaises raisons.
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