LNAH: une ligue qui se cherche

Par Nicolas Ducharme
Vendredi dernier, le Caron et Guay s'est rendu à Sorel-Tracy pour affronter le HC Carvena, un match qu'ils ont perdu 4-2. Parmi les spectateurs, le président de la LNAH, Michel Godin, se mêlait aux quelques 975 personnes présentent au Colisée Cardin.
Questionné à propos des problèmes aux guichets des différentes équipes, dont le Caron et Guay, Michel Godin ne cherche pas à nier la vérité.
« C'est certain que je suis déçu des assistances, lance-t-il à propos de la franchise trifluvienne. L'équipe connaît du succès sur la patinoire et joue du très bon hockey. Les amateurs devraient venir encourager ces gars qui se défoncent chaque soir. »
Il fut une époque où les matchs de la LNAH attiraient 3000 personnes dans le Colisée Cardin. Aujourd'hui, il s'agit d'une très bonne soirée lorsque 1500 amateurs franchissent les guichets.
Comment expliquer cette baisse de popularité, et du nombre de franchises, de la ligue ? Le spectacle offert par les joueurs de la ligue a bien changé depuis ce temps. Les dirigeants ont tenté de réduire les débordements sur la glace et d'augmenter le calibre de jeu de la LNAH.
« Pendant des années, le défi était de livrer un produit sur la glace qui était socialement acceptable. Nous sommes maintenant rendus où nous voulions sur la patinoire », mentionne Godin.
Un changement s'imposait en effet, puisque, pour payer les durs à cuire, les équipes s'endettaient de façon exponentielle. Plusieurs partisans n'ont toutefois pas apprécié.
« Les gens disent que c'était le bon vieux temps, mais des propriétaires perdaient des fortunes chaque année. C'était non viable. Ça n'a pas de sens, pour aucun homme d'affaires, que son club perde un demi-million par année », relate le président.
« Maintenant, les équipes sont capables de ne pas perdre d'argent avec des foules de 1200 environ », ajoute-t-il.
Victime de son image
Avec une nouvelle philosophie, il fallait donc tenter d'attirer de nouveaux partisans. Malheureusement pour elle, la LNAH a été ignorée par les médias nationaux, victime de son image de ligue de goons, et plusieurs franchises n'ont jamais réussi à attirer des nouveaux amateurs, forçant certaines à fermer leurs portes. Il ne reste que sept clubs dans la ligue.
Aujourd'hui, Michel Godin espère que le tournant a été complété et que la LNAH reprendra son envol. Les foules ont d'ailleurs connu une légère augmentation l'année dernière après avoir chuté durant les trois saisons précédentes.
Godin souhaite maintenant voir de nouvelles franchises s'ajouter aux sept existantes. Il révèle d'ailleurs qu'une concession a bien failli naître à Granby, mais le retour de l'équipe junior AAA a fait dérailler le projet.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.