«Il n'y a pas de place pour deux équipes en Mauricie» - Gilles Courteau

Par Jonathan Roberge
Michel Bergeron n'en démord pas, Trois-Rivières mérite de revenir dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. L'ancien entraîneur-chef des Draveurs a beau y croire, le retour de l'équipe est bien improbable selon le commissaire du circuit, Gilles Courteau.
«Ce serait extraordinaire de faire revivre la rivalité entre les Draveurs et les Cataractes. Elle m'a préparé bien adéquatement à vivre celle entre les Canadiens et les Nordiques», a souri celui que l'on surnomme le Tigre.
À l'exception des Rangers de New York, les équipes dirigées par Bergeron ont eu bien peu de chances. Les Nordiques et les Draveurs sont tous deux disparus des écrans radars de leur ligue respective.
«Les Nordiques vont revenir, c'est évident. Dans le cas des Draveurs, les élus ont ça entre les mains. J'ai parlé au maire de Trois-Rivières assez régulièrement. Il a ce dossier à cœur», lance-t-il.
Loin d'être dans la poche
Le travail sera toutefois colossal. Les Cataractes doivent d'abord donner leur bénédiction en vertu de leur véto territorial et de toute façon, la ville de Trois-Rivières ne possède pas les infrastructures nécessaires pour retrouver une franchise. Le gouvernement fédéral a déjà indiqué qu'il ne subventionnerait pas un nouveau Colisée.
«C'est difficile à expliquer. Si tu donnes à une ville, tu dois donner à l'autre, partout au Canada. Shawinigan a un nouvel aréna, je pense que c'est le premier aréna construit au Québec depuis le Palais des sports de Sherbrooke dans les années 60», ajoute Michel Bergeron.
Le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, a toutefois vite fait de briser le rêve de l'ancien pilote des Nordiques de Québec.
«On parle de 1,7M$ pour opérer une équipe. On doit se poser la question, est-ce qu'il y a 3,5 millions d'argents neufs, chaque année en Mauricie ? 60% de cet argent doit être généré par la vente des billets. 40% du budget d'opération doit venir de la vente des commandites, des produits dérivés et de la restauration. Poser la question c'est d'y répondre. Dans le contexte d'aujourd'hui, il n'y a pas de place pour deux franchises dans la région de la Mauricie.»
L'Abitibi et le Centre-du-Québec misent pourtant sur deux équipes
Le Centre-du-Québec et l'Abitibi misent chacun sur deux équipes. Courteau a clairement indiqué que s'ils quittent un jour la Ligue, les Voltigeurs, les Tigres, les Foreurs et les Huskies se buteront eux aussi à des difficultés s'ils veulent réintégrer les rangs de son circuit.
«Parlez-en à Sherbrooke. Ils avaient l'amphithéâtre, l'appui des médias, le bassin de population nécessaire et pourtant, ça n'a pas été facile pour eux de réintégrer la ligue.»
Trois-Rivières est donc loin d'avoir la coupe aux lèvres. De plus en plus d'amateurs de hockey convergent vers Shawinigan pour encourager les Cataractes et il serait étonnant de voir ces derniers permettre un jour le retour de leurs anciens grands rivaux.
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