La LHSAM gagne en popularité
Le président de la Ligue de hockey senior A mauricienne, Guy Villiard, attribue le succès de sa ligue à de saines rivalités et au sentiment d appartenance que les spectateurs ont envers les joueurs de leur propre ville. Trois-Rivières le 25 november 2011. NICOLAS DUCHARME/L'ÉCHO DE TROIS-RIVIÈRES/AGENCE QMI
Le petit aréna de Nicolet peine à contenir tous les spectateurs qui se présentent le vendredi soir au hockey de la LHSAM. Trois-Rivières le 25 november 2011. NICOLAS DUCHARME/L'ÉCHO DE TROIS-RIVIÈRES/AGENCE QMI

Par Nicolas Ducharme
Alors que, l'automne venue, le Québec s'enflamme pour le Canadien de Montréal, quelques petites municipalités du Cœur-du-Québec se passionnent pour leur équipe de la Ligue de hockey senior A mauricienne. La popularité du circuit ne se dément pas.
L'odeur de friture envahi le restaurant du petit aréna Pierre-Provencher alors que 433 personnes font leur entrée pour l'événement du vendredi soir à Nicolet : le hockey du Pavage 123. Parmi ceux-ci se trouve le président de la LHSAM, Guy Villiard. Ce dernier ne le cache pas, il est très fier du produit que son organisation offre pour une septième année.
Mais comment expliquer le succès de cette ligue qui fait vibrer neuf petites municipalités chaque vendredi soir ? Tout passe par la guerre des clochers.
« Je m'assure que chaque équipe a une bonne rivalité avec une autre. Les équipes de Donnacona, Saint-Marc-des-Carrières et Sainte-Anne-de-la-Pérade ont créé la rivalité de la 40. Il y a toujours du monde dans les arénas. C'est la même chose entre Nicolet et la nouvelle concession de Saint-Léonard-d'Aston. On vient ainsi chercher le sentiment d'appartenance de chaque ville. »
L'engouement des 433 spectateurs présents à Nicolet confirme les dires du président. « Je viens encourager des amis, c'est du monde de mon coin et on se connaît tous dans l'aréna. En plus, ça coûte juste 5$ », explique Christian Paré, un amateur de 19 ans.
Protection du territoire
Le prix des billets est en effet un aspect clé de la popularité de la ligue. Monsieur Villiard refuse d'ailleurs que ce prix soit augmenté. « Je ne veux pas que nous devenions du semi-pro. Ça voudrait dire qu'on devrait charger plus. Nous sommes une ligue étiquetée pas cher et ça doit rester comme cela. Avec un prix de 5$, si le match est plate, ce n'est pas grave. À 15$, le spectateur ne reviendra pas. »
Pour s'assurer que certains joueurs ne sont pas rémunérés, la ligue impose à la lettre le règlement. Ainsi, aucun joueur résidant hors du territoire d'une équipe ne peut s'aligner pour celle-ci. On évite alors une inflation des coûts d'exploitation d'une franchise, en plus de s'assurer que les joueurs sont des produits locaux et par le fait même garder en vie le sentiment d'appartenance.
Payant le hockey senior ?
Malgré sa popularité, ce n'est pas dans tous les marchés où les propriétaires encaissent des profits. Au Cap-de-la-Madeleine, Éric Chevalier, un des trois actionnaires des Barons, avoue que l'argent n'est pas la motivation première. « On dépense toujours un peu. On essaye de faire nos frais et souvent on arrive serré. On ne le fait pas pour l'argent, mais pour le produit. C'est plutôt un prétexte pour se voir entre amis les fins de semaine. »
Même si une ligue de hockey de calibre senior est située entre le semi-professionnel et la typique ligue de garage, Guy Villiard plane sur un projet d'envergure : une coupe interligue. À l'image de la Coupe Memorial au hockey junior, elle permettrait aux champions des différentes ligues québécoises de s'affronter en fin de saison.
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