Trois-Rivières, pas T-Rès sport?

Par Nicolas Ducharme
(Trois-Rivières) Pendant que le tout Shawinigan vibre pour les Cataractes, qu'en est-il de Trois-Rivières? Comment se fait-il qu'aucune formation sportive ne réussisse à attirer les foules comme le font les Cataractes qui, pourtant, évoluent dans un bien plus petit marché. Les Trifluviens seraient-ils trop difficiles?
Yvon Després connaît le paysage sportif trifluvien. Il a fait partie des organisations des Draveurs, des Patriotes de l'UQTR, des Aigles de la Ligue Eastern dans les années 70 et il a été intronisé au Temple de la renommée sportive en Mauricie en 2000.
Ce dernier ne se cache pas pour dire que les Trifluviens ont toujours été capricieux. Il se remémore l'agonie des Aigles dans les années 70, où 900 personnes s'étaient présentées au dernier match de l'équipe parce que l'entrée était gratuite.
Selon lui, la situation n'est pas différente aujourd'hui. « Je trouve que les gens n'encouragent pas beaucoup leurs équipes locales. Avant les gens disaient que Trois-Rivières était une ville sportive, mais maintenant, j'en doute. Ici, les gens vont y aller seulement si c'est gratuit. (.) Mais après, ils vont pleurer parce qu'ils ne comprennent pas qu'il n'y ait pas plus de sport à Trois-Rivières. S'ils veulent du sport, ils doivent se présenter. L'argent c'est le nerf de la guerre. »
Disparitions de plusieurs clubs
Au fil des ans, Trois-Rivières a vu plusieurs clubs pousser puis disparaître de son territoire. Notes à la main, Gerry Rochon, l'encyclopédie humaine, donne en exemple les Draveurs, Saints, Aigles, le football et le basketball à l'UQTR, sans compter l'hippodrome qui a fermé ses portes et le Grand Prix de Trois-Rivières qui a bien failli y rester il y a quelques années.
« Trois-Rivières à la réputation d'être une ville difficile envers son produit et qui n'est pas capable d'encourager ses sportifs à long terme. À leur dernière année, les Draveurs avaient atteint la finale. Lors du sixième match, qui a été le dernier à Trois-Rivières, ce n'était même pas plein. »
Rochon peine, lui aussi, à expliquer les fluctuations dans le nombre de spectateurs aux rencontres sportives. «Lorsque les Patriotes évoluaient au Cap-de-la-Madeleine, c'était plein de monde. Il y avait environ 2000 personnes dans la cabane. Mais à Trois-Rivières, l'appui a toujours été mitigé. Le Caron et Guay a été en très forte montée à son arrivée, puis il y a eu une baisse. C'est encore un manque de constance. » D'ailleurs, l'équipe de la LNAH peine à survivre dans Cité de Laviolette.
Y'a-t-il de l'espoir pour les formations trifluviennes de voir un jour les partisans affluer vers les enceintes sportives? « La population va devoir faire un examen de conscience. Les gens n'ont pas à être là chaque match, mais ils doivent y aller plus souvent », martèle Yvon Després.
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