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Une pénurie dans certains métiers de la construction en Mauricie et au Centre-du-Québec

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8 novembre 2019
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Par Salle des nouvelles

Deux semaines après avoir dévoilé les résultats d’une étude réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) démontrant le manque de près de 20 000 travailleurs dans l’industrie de la construction, l'Association de la construction du Québec (ACQ) a présenté cette semaine, à l’hôtel Delta de Trois-Rivières, le portrait de la situation pour la région de la Mauricie-Centre-du-Québec.

Selon l’étude de RCGT, il manquera en moyenne près de 250 travailleurs par année au cours des 10 prochaines années dans la région de la Mauricie-Bois-Francs.

Des métiers identifiés comme en manque de main-d'oeuvre

Malgré un « certain équilibre », il manque de travailleurs dans certains métiers en Mauricie et au
Centre-du-Québec. Lorsque l’on compare la situation de la Mauricie-Centre-du-Québec à celle de plusieurs autres régions du Québec, on remarque que le manque de travailleurs est spécifique à certains métiers en particulier.

En effet, les enjeux de main-d’œuvre dans la région ne sont pas aussi prononcés que dans les régions des grands centres urbains. Toutefois, quelques métiers comme briqueteur-maçon, calorifugeur, grutier, opérateur d’équipement lourd ou soudeur sont en situation de pénurie de main-d’œuvre en Mauricie et au Centre-du-Québec.

Par conséquent, l’ACQ considère que même si les chiffres sont moins élevés pour la région, les
conséquences ne sont pas moins néfastes. « Dans une région comme la Mauricie ou le Centre-du-Québec lorsqu’il manque une dizaine de ferrailleurs ou de calorifugeurs, une vingtaine de soudeurs ou de briqueteurs-maçons, les impacts sur les chantiers de construction sont loin d’être négligeables. Tout comme pour les soudeurs, il faudra assurément que la région s’attaque à la pénurie d’opérateurs d’équipement lourd, et ce, à très court terme », souligne l’économiste de l’ACQ, Jean-Philippe Cliche.

Des heures travaillées records à prévoir pour les 10 prochaines années

Malgré la menace d’un ralentissement de l’économie mondiale, l’étude de RCGT démontre que les heures travaillées dans la région Mauricie-Bois-Francs (Centre-du-Québec) demeureront au-dessus des seuils historiques de 2012 (8,4 millions d’heures travaillées) et de 2018 (8,8 millions d’heures travaillées), et ce, pour les 10 prochaines années. Ces niveaux records d’heures travaillées continueront de mettre une pression énorme sur les entreprises de construction.

Un léger ralentissement est observé, selon l'étude, dans le secteur résidentiel et industriel, mais dans le secteur institutionnel-commercial, que représente l’ACQ, le nombre d’heures travaillées demeurera au-dessus des seuils historiques de la région, et ce, notamment grâce aux  investissements gouvernementaux.

77% d'entrepreneurs ne peuvent pourvoir tous leurs postes

Un an après avoir tiré la sonnette d’alarme, l’ACQ admet que la situation est maintenant plus problématique que jamais et que les entrepreneurs en construction vivent difficilement avec les conséquences de cette pénurie.

Selon un sondage de la Commission de la construction du Québec (CCQ) datant du mois d’août 2019, les entrepreneurs en construction sont unanimes : seulement 1 % d’entre eux croient que les difficultés à embaucher sont moins intenses que dans les 12 derniers mois. Dans le même sondage, 77 % affirment ne pas avoir été en mesure de pourvoir tous leurs postes de compagnons, 67 % leurs postes d’apprentis et 72 % leurs postes d’occupation.

Or, les conséquences sont majeures : les entrepreneurs affirment que leur entreprise est moins rentable ou concurrentielle (62 %), ils refusent des contrats (61 %), travaillent plus d’heures eux-mêmes (60 %), alors que plus de la moitié d’entre eux affichent des retards dans la livraison de leurs contrats (58 %). Pour faire face à la pénurie, ils reportent ou étalent des contrats (55 %) ou embauchent et forment des travailleurs moins expérimentés (44 %).

En ce sens, l’ACQ invite le gouvernement Legault à s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie de la construction en priorité puisque des investissements importants sont prévus en matière d’infrastructures gouvernementales, notamment dans les infrastructures scolaires.

Techniciens demandés

En ce qui a trait aux professions de la construction qui nécessitent un diplôme d’études collégiales, l’étude de RCGT démontre que la région du Centre-du-Québec sera en situation de déficit pour les techniques de génie industriel et de génie mécanique d’ici 2021. « Ces techniques sont souvent liées aux nouvelles technologies de la construction. Il faudra assurément former plus de monde si nous souhaitons procéder à un virage numérique au sein de notre industrie », évoque M. Cliche.

Vers un virage technologique de plus en plus incontournable

Selon l’ACQ, un virage technologique de grande envergure est une solution incontournable à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction. L’ACQ a expliqué fonder beaucoup d’espoir sur l’utilisation des technologies et des nouvelles techniques de production, car elle permettrait non seulement d’améliorer la productivité en chantier, mais elle permettrait aussi d’atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre.

À cet égard, elle invite les différents paliers de gouvernement à se pencher rapidement sur des solutions pour aider les entreprises, notamment les entreprises de 5 employés et moins, à procéder à un virage technologique important au cours des prochaines années.

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