La coalition Proprio-béton resserre sa vigilance

Par Guillaume Jacob
La coalition Proprio-béton tiendra les plans de garantie davantage à l'œil. Des comités ont été formés lors d'une rencontre tenue le 17 mars pour dénoncer ce que la coalition qualifie de manquement à plusieurs points du Règlement sur le plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs.
Selon le président de la Coalition, Yvon Boivin, la Garantie des maisons neuves (APCHQ) et Qualité-Habitation ne respectent pas les délais prescrits par la loi.
En effet, les plans de garantie doivent fournir aux victimes un rapport sur les travaux qui sont requis 20 jours après l'inspection de la propriété. Ce délai est souvent dépassé, car les analyses de béton nécessitent l'expertise très pointue d'un géologue, explique Ronald Ouimet, directeur général de la Garantie des maisons neuves (GMN). « C'est tout simplement impossible de respecter les délais avec ce genre d'analyse scientifique en laboratoire. On l'a déjà expliqué tant à la Coalition qu'à la Régie du bâtiment. » Les délais pour les résultats de ces analyses tourneraient pour le moment autour de six semaines.
D'autre part, la Coalition dénonce que les plans de garantie refusent de fournir les résultats des analyses des solages des maisons visées tant qu'un expert n'ait pu donner une opinion claire quant à la nécessité d'une reconstruction.
« Ce ne sont que des chiffres et des pourcentages qui ne seraient d'aucune utilité aux bénéficiaires », défend Ronald Ouimet. Il soutient que le règlement oblige la GMN à transmettre un « rapport d'expert » et qu'un tel rapport se définit par la formulation d'une « opinion » sur la nécessité des travaux.
Parfois incapable de dégager un verdict clair, l'expert place la maison « en observation ». Or, pendant ce temps, les ménages ne peuvent pas demander de congé de taxe sur leurs propriétés. Ils sont environ soixante à demeurer dans l'expectative à l'heure actuelle.
La coalition a donc formé des comités pour dénoncer ces situations à la Régie du bâtiment chaque fois qu'elles se présenteront à l'avenir.
Des rabais et des bras
Les victimes de la pyrrhotite pourront dorénavant compter sur l'aide de bénévoles pour défaire et refaire leur aménagement paysager avant et après les travaux. SOS Pyrrhotite s'occupera de mobiliser les bénévoles pour des corvées ponctuelles.
Ce nouvel organisme a par ailleurs mis en place un programme de rabais privilégiés pour les victimes en collaboration avec une quinzaine de commerçants de la région. Les ménages concernés pourront donc en profiter pour alléger la facture des travaux de reconstruction des sous-sols, notamment. La Ville de Trois-Rivières fournira les certificats d'identification des victimes pouvant en profiter sur la base des permis de construction octroyés.
La rencontre du 17 mars a aussi permis de lancer officiellement les activités du centre de coordination et d'informations mis sur pied par l'organisme ECOF-CDEC en collaboration avec la Ville. « Ce centre constituera la porte d'entrée pour les victimes afin qu'elles puissent être orientées vers les diverses mesures d'aide », explique la porte-parole de l'organisme, Malka Roy.
« Beaucoup de victimes s'ajoutent en cours de route, nous sentions donc le besoin de faire le point », explique Yvon Boivin. Au cours de la prochaine année, la Coalition compte resserrer sa vigilance à l'égard des plans de garantie et « cogner à la porte du gouvernement fédéral » pour demander une aide de 20 millions $ complémentaire à celle de 15 millions $ octroyée par Québec.
À ce jour, plus de 1000 ménages de la région ont été touchés par la pyrrhotite.
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