Première offensive contre Target à Trois-Rivières

Par Nicolas Ducharme
Le syndicat des Travailleurs et des travailleuses unis de l'alimentation du Canada (TUAC Canada) a lancé une première attaque récemment envers la venue du géant Target à Trois-Rivières. La succursale de la chaîne occupera les locaux du magasin Zellers situé au Centre commercial Les Rivières d'ici la fin de 2013.
Les employés actuels de Zellers sont laissés pour compte jusqu'ici dans cette transaction conclue entre la Compagnie de la Baie d' Hudson et Target. L'acquéreur américain affirme qu'il n'est pas tenu de conserver les emplois, car il n'a pas acheté les magasins, mais plutôt les baux des locaux où ils sont situés.
C'est dans le but d'informer les employés de Zellers de leurs droits que les TUAC Canada ont fait la location d'un panneau publicitaire sur le boulevard des Forges au centre-ville.
« Ça fait partie de notre stratégie pour informer les employés de Zellers à travers le Canada qu'ils ont des droits et qu'ils ne doivent pas se laisser faire par cette compagnie qui veut utiliser des moyens pour contourner la loi », explique Tony Filato, porte-parole des TUAC Canada.
Fait étonnant, les employés du Zellers de Trois-Rivières ne sont pas syndiqués. Le porte-parole maintient que le syndicat n'agit pas de la sorte afin d'être en bonne posture lorsque Target ouvrira ses portes.
« Nous sommes là pour les renseigner. Lorsque tu n'es pas syndiqué, tu ne connais pas forcément tes droits », maintient M. Filato.
Rappelons que la chaîne américaine a fait l'acquisition des baux de 125 magasins Zellers au Canada, dont 19 au Québec, ce qui inclut celui de Trois-Rivières.
Certains observateurs estiment cependant que la stratégie de Target et de Zellers pourrait aller à l'encontre de l'article 45 du Code du travail. L'article prévoit des droits pour des travailleurs qui ont perdu leur emploi à la suite d'une fermeture si un commerce de même nature s'installe à l'endroit où ils travaillaient.
Climat inquiétant
Tony Filato maintient qu'il règne dans les Zellers un climat inquiétant.
« Présentement, les employés ont peur. La direction de Zellers leur dit de ne pas parler aux journalistes et d'envoyer leur curriculum vitae pour ne pas brûler leur opportunité d'être embauché. Pour l'instant, ils ne peuvent porter plainte puisque l'acte illégal n'a pas encore été commis. »
Selon lui, il est primordial de sensibiliser la population à la cause des employés de Zellers.
« C'est une campagne de publicité qui s'adresse aux citoyens. Ce sont leurs voisins et leur famille qui vont être congédiés par une compagnie américaine. C'est d'ailleurs typiquement américain d'arriver et de tasser tout ce qui est déjà là. On ne peut pas laisser passer ça. »
La porte-parole de Target n'a pas retourné les appels de L'Écho.
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