Les étudiants du Cégep disent non à la grève

Par Nicolas Ducharme
C'est par une faible majorité de 53% que les étudiants du Cégep de Trois-Rivières ont voté contre une grève de deux jours qui se serait tenue les 22 et 23 mars, notamment pour leur permettre d'assister à la grande manifestation contre la hausse des frais étudiants.
Le secrétaire général de l'Association générale étudiante du Cégep de Trois-Rivières (AGE CTR), Julien Bayard, avouait être déçu de ce résultat.
« Je suis surpris. Je pensais que ça allait passer. Mais peu importe le résultat, je savais que le gagnant allait l'emporter par une faible majorité. En 2005, nous étions un des deux seuls établissements collégiaux à ne pas être en grève. Ce sera la même chose cette année. »
Le débat autour de cette grève a déchaîné les passions au Cégep, si bien que 55% des étudiants se sont prévalus de leur droit de vote, soit 2475 personnes sur 4465 étudiants. M. Bayard considère cette réponse comme un bon taux de participation.
« Il n'y avait pas de débat autour de la hausse des droits de scolarité puisque les étudiants s'étaient prononcés à 91 % contre plus tôt dans l'année. C'est plutôt devant la grève qu'il y avait une réticence. Plusieurs avaient peur du mythe que la session peut être annulée. Nous n'avons pas réussi à le détruire », explique le secrétaire général d'un ton déçu.
Selon lui, les gens qui étudient une technique ont massivement voté contre la grève, ce qui a fait pencher le balancier.
« Il y a eu un regroupement des gens en technique de génie qui ont voté contre la grève. Puisqu'ils suivent des stages à contrat cet été, un décalage de la session les aurait mis dans le trouble. »
Le jeune homme est d'avis que la naissance d'un mouvement contre la grève peu de temps avant le suffrage a eu une importance sur le résultat.
« C'est un mouvement d'une centaine de personnes. Ça peut paraître petit, mais quand on pense que le vote n'a passé que par 150 voix, c'est peut-être ce qui a fait la différence. »
Contexte socioculturel
Comment expliquer que, pour une deuxième fois, les étudiants du Cégep se sont prononcés contre une grève ? Julien Bayard croît que la situation économique de Trois-Rivières y est pour quelque chose.
« Ça s'explique par le contexte socioculturel. Trois-Rivières est une ville qui a des difficultés économiques et pour plusieurs étudiants, perdre quelques semaines de salaire si la session était prolongée serait critique. C'est un des arguments qui revenait beaucoup. Il y a aussi le fait qu'il y a moins de mouvements sociaux dans la région, donc les gens sont moins habitués de se rassembler. Moi, je suis de Montréal, où c'est plus commun. »
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