« Il faut aussi sortir les régimes de retraite des mains des entreprises » -Noëlla Champagne

Par Nicolas Ducharme
La députée de Champlain, Noëlla Champagne, a depuis longtemps fait des régimes de retraite sous-financés un de ses chevaux de bataille. Selon elle, les gouvernements se doivent d'obtenir des garanties avant de permettre aux entreprises des allongements pour renflouer les fonds de retraite de leurs employés.
Il faut dire qu'il serait difficile pour Mme Champagne de ne pas être sensible à ce dossier, elle qui, de la fenêtre de son bureau de comté, peut voir les restes d'Aléris. Les employés ont perdu 32% de leur régime de retraite quand lors de la fermeture de cette usine de transformation d'aluminium.
Puisque les employés apparaissent au dernier rang des créanciers lors d'une faillite, les 350 travailleurs d'Aléris n'ont pu profiter de la vente des équipements et de la bâtisse pour renflouer les coffres de leur fonds de pension.
La députée craint que des exemples de la sorte se multiplient. « La plupart des régimes de compagnies sont déficitaires et sous-capitalisés. Je me demande si ce n'est pas la nouvelle façon de faire avant de se mettre sur la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour ainsi éviter de payer les créanciers. »
Selon Noëlla Champagne, les compagnies qui bénéficient d'allègements dans le délai légal pour rembourser les fonds de retraite sous-capitalisés devraient en échange fournir des garanties qui pourraient être utilisées en cas de faillite.
« Ils n'ont plus de liquidités, mais ils ont des immeubles et de la machinerie. Ainsi les employés seraient assurés d'être protégés. Mais le gouvernement refuse d'en demander. »
D'ailleurs, elle doute que les allongements donnés aux entreprises sont une solution valable à long terme.
« Il y a un exercice de réflexion sur l'avenir de nos régimes de retraite qui s'impose, qu'il y ait des élections ou pas. Je n'accepte pas qu'on traîne le renflouement des caisses de retraite en longueur et que nous ne fassions que colmater les brèches. »
Une réforme nécessaire
Mme Champagne est d'avis que de demander des garanties n'est que le premier pas dans la bonne direction pour assurer les travailleurs d'une retraite confortable.
« Il faut aussi sortir les régimes de retraite des mains des entreprises. Ils doivent être gérés autrement. On est en danger. C'est terminé l'époque où les gens travaillaient au même endroit toute leur vie. La situation économique ne le permet plus. »
La députée de Champlain espère maintenant voir les employés prendre contrôle de leur caisse de retraite grâce à des régimes à cotisation déterminée. L'employeur ne serait donc pas responsable des déficits, mais ne pourrait plus s'en servir pour rembourser ses dettes.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.