Trois générations sous le même toit

Par Guillaume Jacob
Vivre côte à côte avec ses parents ou ses beaux-parents : rêve ou cauchemar? Pour le Trifluvien Tommy Boisvert, qui transforme le garage de son bungalow en logement pour accueillir sa mère, le modèle de la maison bigénération n'a que du bon.
Tommy Boisvert n'a pas hésité. Lorsqu'il a pris connaissance du concept des maisons bigénération, il a tout de suite pensé que ça serait une bonne idée pour sa famille. « Je ne connaissais pas le modèle des maisons bigénérationnelles jusqu'à ce qu'il s'en construise une en face de mon ancien domicile, raconte celui qui est propriétaire du Club performance Taekwondo olympique. J'ai trouvé l'idée bonne, ma mère aussi. »
Lorsque les travaux chez M. Boisvert seront terminés, son bungalow sera divisé en deux. Deux entrées distinctes et aucune porte entre les deux ménages. Le concept de maison bigénérationnelle permet le rapprochement, mais pas l'intrusion.
« J'ai des amis qui ont grimacé quand je leur ai parlé du projet, qui m'ont dit que ça pouvait porter atteinte à mon intimité de couple, admet Tommy Boisvert. Mais je n'ai aucune crainte par rapport à ça. Au Québec, on dirait qu'on a peur de faire attention aux autres. »
Et que pense l'épouse de la venue de belle-maman? « En fait, c'est elle qui m'a encouragé à l'accueillir », explique M. Boisvert. Il est tout naturel pour sa bien-aimée, d'origine thaïlandaise, de prendre soin des parents vieillissants. « Dans la culture thaïe, c'est très important, explique Tommy Boisvert. Ma belle-mère m'a souvent répété que c'était à moi de m'occuper de ma mère, comme j'étais le plus jeune de ses fils. »
Le jeune entrepreneur sait bien que sa mère ne sera pas un fardeau, bien au contraire. À 61 ans, Carolle Hubert est en pleine santé et très active. « Je m'entends bien avec ma bru et mon garçon, acquiesce-t-elle. Ce sera une façon de cohabiter équitable pour nous tous. Je crois que l'important pour que ça fonctionne bien sera de se respecter et de garder chacun sa liberté. »
Comme le souligne Tommy Boisvert, la maison bigénération permet de s'épauler et de partager les coûts. La conversion d'un garage en logement demande des investissements importants, mais qui seront amortis par le loyer payé par sa mère. Pour que son projet soit approuvé par la Ville, M. Boisvert a dû faire appel aux services d'un architecte pour les plans et a dû demander une dérogation aux règlements d'urbanisme. « Rien de trop compliqué », assure-t-il.
« Ce que je souhaite, c'est que ma mère profite de sa retraite et qu'elle ne se préoccupe pas d'avoir une maison à entretenir », confesse Tommy Boisvert. Je crois que ma mère, qui n'a pas eu de fille, va adorer voir la mienne grandir. »
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