Éviter les blessures affectives

Par Guillaume Jacob
La santé sexuelle, c'est aussi une affaire de cœur et de sentiments. C'est ce que veulent faire comprendre les 26 organisations des milieux de la santé, de l'éducation et communautaires qui participent à la Semaine de la santé affective et sexuelle, du 11 au 18 février.
Si on pense automatiquement aux infections transmissibles sexuellement lorsqu'on parle de santé sexuelle, on oublie parfois que les sentiments sont aussi à considérer pour faire des choix sains en ce qui concerne les comportements sexuels, souligne la sexologue Isabelle Borduas.
« Il y a une prise de conscience des dimensions affectives et spirituelles de la sexualité et de leur importance pour la santé de nos relations », explique Mme Borduas. La sexologue animera une conférence gratuite le 15 février à l'intention des parents et des proches de jeunes de 12 à 18 ans pour les aider à réfléchir sur leur rôle dans l'éducation sexuelle de leurs enfants.
« Nombre de recherches ont démontré le lien existant entre l'estime de soi, la maturité affective et la capacité des adolescents à choisir des comportements sexuels sécuritaires, explique Isabelle Borduas. Les parents et les proches jouent un rôle significatif dans le développement de l'affirmation de soi et dans la qualité des relations interpersonnelles de leurs jeunes. »
Cette semaine thématique sera aussi l'occasion d'aborder les questions de l'hypersexualisation et de l'homophobie, « des phénomènes lourds de conséquences sur la santé affective, note Nathalie Garon, directrice enfance, jeunesse, famille et santé publique au CSSS de Trois-Rivières. La sensibilisation de ce côté est aussi importante que pour les infections transmissibles sexuellement. »
Camille Pellerin-Leclerc fait partie des jeunes de l'école secondaire Chavigny qui ont déjà pris part à un atelier visant à leur faire prendre conscience des dimensions érotiques, affectives et spirituelles de la sexualité. « Les jeunes n'écoutent pas suffisamment leurs voix spirituelles et affectives, croit-elle. Et ce n'est pas tous les jeunes qui en parlent avec leurs parents. »
Pour Isabelle Borduas, trop de parents limitent leurs discussions aux plans de la prévention des maladies et de la contraception. « C'est important d'aller au-delà de la dimension biologique de la sexualité et d'aborder les questions affectives. »
Si l'accent est mis sur la santé affective, les organisations participantes n'évacueront pas pour autant la prévention des infections transmissibles sexuellement. « Les cas de chlamydia sont en hausse chez les 15 à 24 ans », rappelle Nathalie Garon, directrice enfance, jeunesse, famille et santé publique au CSSS de Trois-Rivières.
La programmation complète des activités organisées durant cette semaine thématique est disponible sur le site Web du CSSS de Trois-Rivières au www.allerplusloin.ca .
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