« L'attente est longue »

Par Guillaume Jacob
Céline Fournier cultive sa patience depuis plus d'un an dans l'espoir d'obtenir une place en habitation à loyer modique (HLM). Les personnes seules comme elle sont souvent reléguées en bas de la liste d'attente de l'Office municipal d'habitation de Trois-Rivières (OMHTR) aux prises avec des cas plus urgents.
Chaque premier du mois, Céline Fournier voit s'envoler presque la moitié de ses revenus pour payer le loyer de son petit logement situé au sous-sol d'un immeuble. C'est bien loin des 30% recommandés par la Société d'hypothèque et de logement (SCHL) pour éviter que le logement ne vienne compromettre les autres besoins (nourriture, chauffage, vêtements, transport, etc).
Céline Fournier ne manque de rien, mais elle doit constamment calculer et surveiller ses dépenses. « Je dois calculer les jours avant les versements pour être certaine de ne pas en manquer. »
Pour elle, l'accès à un logement social, où le loyer est modulé pour ne pas dépasser le quart des revenus, lui permettrait de souffler un peu et de s'accorder quelques petits plaisirs, comme le cinéma, auquel elle doit le plus souvent renoncer. « J'en rêve. Ça me permettrait d'en mettre aussi un peu de côté. »
Un an et deux mois après avoir porté sa demande auprès de l'OMHTR, Céline Fournier prend donc son mal en patience. Elle est bien consciente que les logements trois-pièces de l'organisme se libèrent au compte-gouttes, et que les besoins sont priorisés. « C'est sûr qu'ils logent d'abord les mères ou les pères monoparentaux où les femmes victimes de violence conjugale, par exemple. »
Il faut aussi savoir que Mme Fournier tient à demeurer au Cap-de-la-Madeleine, un secteur qu'elle connaît bien et qu'elle apprécie. Elle n'a toujours pas eu de nouvelle de l'OMHTR, mais elle garde le moral et l'espoir. « L'attente est longue, mais elle en vaut la peine. »
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