Procès de Simon Kean: décision partagée du juge

Par Claudia Berthiaume
Simon Kean a été reconnu coupable de deux des trois chefs d’accusation qui pesaient contre lui, jeudi, au palais de Trois-Rivières. Bien qu’il ait été acquitté d’introduction par effraction, le boxeur trifluvien sera sentencié pour avoir causé des voies de fait avec lésions et pour avoir proféré des menaces de mort.
Le juge Bruno Langelier a indiqué ne croire qu’en partie le témoignage du pugiliste. Le magistrat s’est dit convaincu que Simon Kean n’est pas entré dans l’appartement de Myriam Veilleux, dans la nuit du 19 au 20 avril 2013, avec l’intention de commettre des voies de fait sur qui que ce soit.
Le boxeur s’est en effet retrouvé mêlé à une histoire de triangle amoureux impliquant Mme Veilleux, son ami David Pelletier et Sonny Doucet, la victime dans cette affaire.
Le juge Langelier est plutôt d’avis que l’accusé allait simplement reconduire Pelletier chez celle qu’il croyait être sa conjointe, comme Kean l’a affirmé lors de son témoignage. «Le tribunal n’a aucune preuve que l’accusé connaissait les intentions de Pelletier, s’il en avait. De plus, les textos de Pelletier à l’endroit de la victime, même s’ils sont belliqueux, n’impliquent en rien M. Kean», a déclaré le magistrat.
La poursuite prétendait que l’ex-olympien avait participé à un complot, piloté par David Pelletier, visant à donner une raclée à l’homme qui courtisait sa copine, ce que le tribunal n’a pas retrouvé dans la preuve qui lui a été présentée.
Question de crédibilité
Le juge Langelier n’a toutefois pas donné raison à l’athlète quant à son implication dans les blessures infligées à Sonny Doucet. Simon Kean prétendait avoir simplement saisi la victime, à l’aide d’un seul bras, pour dégager Pelletier de son emprise, dans le but de mettre fin à la bagarre entre les deux hommes.
Or, le magistrat a répété à plusieurs reprises accorder une grande crédibilité au témoignage de Myriam Veilleux. Cette dernière a mentionné en cour que le boxeur a plutôt retenu Doucet par les épaules alors que Pelletier le frappait au visage et au corps. Il est apparu invraisemblable au tribunal que les blessures de Sonny Doucet aient toutes été infligées avant l’entrée en scène de Kean.
Pour ce qui est de l’accusation de menaces de mort, le juge ne partage pas l’avis de la défense qui prétendait qu’il s’agissait de paroles en l’air prononcées sous le coup de l’émotion. Le simple fait d’avoir tenté d’intimider la victime pouvait susciter des craintes suffisantes dans l’esprit de Doucet, selon le magistrat.
La fin des procédures
L’avocat de la défense, Me Jean-François Lauzon, s’est dit satisfait de voir son client acquitté sur le chef d’introduction par effraction. Il a indiqué que Simon Kean souhaitait en finir avec la justice le plus rapidement possible.
Dans un autre dossier, le boxeur est aussi accusé de conduite avec les facultés affaiblies, d’entrave au travail des policiers, de bris de probation et de bris d’engagement. Il est donc possible que Kean plaide coupable à certaines de ces accusations prochainement.
Ce dernier est incarcéré de façon préventive depuis près de huit mois.
Les représentations sur la peine auront lieu le 31 janvier prochain.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.