Détention plus stricte pour Alain Piché
Près de cinq ans après avoir été déclaré non criminellement responsable d’avoir décapité ses parents avant de les congeler dans le sous-sol familial, Alain Piché voit ses conditions de détention à l’Institut Philippe-Pinel resserrées.
La Cour d’appel du Québec a ordonné hier le maintien du meurtrier schizophrène à Pinel, où il est détenu depuis juin 2009, et lui a imposé une série de conditions pour assurer la sécurité du public.
L’ex-comptable peut continuer à sortir de l’institut sans être accompagné quand son état mental le permet. Toutefois, il ne peut coucher à l’extérieur et doit donc toujours être à Pinel de 20 h à 8 h. Il lui est aussi interdit de consommer de l’alcool, de fréquenter les bars et de posséder des armes à feu ou blanches. Il ne peut pas non plus contacter les membres de sa famille encore vivants, sauf par l’intermédiaire d’un avocat ou d’un notaire.
Sécurité du public
Le directeur des poursuites criminelles et pénales ( DPCP) a obtenu ces nouvelles conditions 10 mois après que la Commission d’examen des troubles mentaux eut considérablement assoupli les règles imposées au tueur de 43 ans.
Depuis mai 2012, Alain Piché bénéficiait de sorties avec ou sans accompagnement, dont la durée, la fréquence et les modalités étaient déterminées par son équipe traitante. La seule condition qui lui était imposée était de s’abstenir de communiquer avec les membres de sa famille.
La poursuite a porté cette décision en appel en soutenant qu’elle était «déraisonnable», car elle ne comprenait pas « de modalités visant à protéger la sécurité du public».
Selon le DPCP, cette décision était en plus illégale puisqu’elle permettait à l’équipe médicale de déterminer seule les conditions de détention du meurtrier.
Double meurtre violent
La décision de la Cour d’appel survient six ans jour pour jour après qu’Alain Piché eut tué sa mère, Lucie Fournier-Piché, et son père, Gaétan Piché, parce qu’il se croyait investi d’une mission divine.
La dame de 70 ans a été attaquée le 20 mars 2007 dans la salle de bain de la maison familiale à Trois-Rivières, où elle résidait avec son fils. Celui-ci l’a frappé pas moins de 18 fois à la tête et au cou avec une arme piquante et tranchante, avant de la décapiter et de cacher son corps dans le congélateur.
Le père de 72 ans, qui résidait en pension parce qu’il souffrait lui aussi de schizophrénie, a subi un sort similaire le lendemain, alors qu’il était venu s’assurer que son épouse allait bien. Son fils l’a tué à coups de hache.
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