Coupes en éducation en Mauricie: des conséquences majeures sur la réussite des élèves
Les impacts des coupes en éducation imposées par le gouvernement Marois seront importants en Mauricie. C’est ce qu’ont fait savoir jeudi matin le président de l’Association mauricienne des directions d’établissement (AMDE), Marc Brunelle, et la présidente de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), Lorraine Normand-Charbonneau.
«La ministre de l’Éducation doit réaliser que les coupes annoncées auront des conséquences majeures sur la réussite de nos élèves», a déclaré d’entrée de jeu, Mme Normand-Charbonneau.
Si le montant représenté par les coupes budgétaires pour la Commission scolaire de l’Énergie n’est pas encore déterminée, la Commission scolaire du Chemin-du-Roy a, pour sa part, un total de 11 M$ à combler. Bien qu’une augmentation de près de 25 % des taxes scolaires soit déjà prévue par la Commission, les sommes d’argent récupérées ne pourront couvrir toutes les pertes.
«Même avec l’augmentation des taxes, on prévoit des coupures dans les services aux élèves», a affirmé Mme Normand-Charbonneau.
La FQDE anticipe une diminution du temps de services spécialisés, du nombre de projets en persévérance scolaire et une augmentation du nombre d’élèves par classe.
Les services aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage seront aussi touchés. En raison de coupures au niveau du personnel, le temps alloué aux plans d’intervention ainsi qu’aux ressources accordées aux élèves sera diminué. Ces élèves seront aussi intégrés en plus grand nombre dans les classes régulières.
Cette conséquence des compressions est majeure lorsqu’on tient compte qu’un élève sur deux a des besoins particuliers dus, en partie, à des situations de pauvreté.
«La région compte 49 % de ses écoles en milieu défavorisé. Elles ont donc une clientèle scolaire qui nécessite des besoins spécifiques. Malheureusement, le mode de financement du ministère est calculé par le nombre d’élèves dans les établissements, ce qui ne répond pas toujours aux besoins personnalisés de ceux-ci. Ça serait important que le gouvernement en prenne conscience», a stipulé Marc Brunelle, président de l’AMDE.
Vers une augmentation du décrochage scolaire
Bien d’autres inquiétudes figurent parmi la liste des préoccupations de l’AMDE et de la FQDE, dont le décrochage scolaire, notamment chez les garçons. Depuis 10 ans, la Mauricie avait enregistré une baisse de 8 % des décrochages scolaires portant ainsi le taux à 22,6 %.
Avec la baisse de services créée par les coupures, les deux organisations anticipent déjà une augmentation du taux de décrochage scolaire.
«Ce n’est pas en sabrant dans les budgets en éducation que nous éliminerons le décrochage, a confié M. Brunelle. Je ne crois pas que le ministère de l’Éducation ait les priorités à la bonne place.»
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