Nager pour une bonne cause

Par Audrey Clément-Robert
Nager de la Floride aux Bahamas en pleine mer, voilà le défi que s’est lancé Vincent Godin pour sensibiliser les gens au trouble de la dysphasie. Après avoir nagé de Longueuil à Trois-Rivières l’an dernier, le nageur était prêt pour une nouvelle aventure.
À 18 ans, Vincent entreprendra le plus gros défi de sa vie, alors qu’il traversera à la nage les 98 km qui séparent la côte de la Floride aux Bahamas, l’automne prochain. Ce projet ambitieux est en quelque sorte un cri du cœur pour le garçon qui veut sensibiliser les gens et les gouvernements au trouble de la dysphasie, dont il est atteint.
«Je veux faire gagner ma cause et je crois qu’elle peut être entendue plus haut. Je veux montrer aux gens qu’on peut toujours aller plus loin dans la vie. Je veux faire passer le message principalement à la population et au gouvernement, peu importe que ce soit au Canada ou aux États-Unis. Je veux que mon cri du cœur passe plus loin que le Québec pour que ça fonctionne», dit Vincent.
Aux États-Unis, la dysphasie est considérée comme une maladie mentale, alors que ce n’en est pas une. Il s’agit en fait d’un trouble de l’apprentissage grave qui peut affecter la motricité globale, donc tout ce qui touche la compréhension, l’attention ou la parole.
L’an dernier, la traversée à la nage du fleuve Saint-Laurent de Vincent Godin lui a permis de se faire entendre auprès de tous les députés de la région. Il a d’ailleurs rencontré l’ancienne première ministre du Québec Pauline Marois en février dernier pour lui expliquer les principaux besoins des dysphasiques, dont celui d’un service d’accompagnement de la fin du secondaire, jusqu’à l’emploi.
Un défi de taille
Lorsque Vincent quittera le détroit de la Floride dans l’océan Atlantique, il parcourra la plus longue distance qu’il a nagée jusqu’à présent. Même si ce n’est pas la première fois qu’il nagera dans la mer, plusieurs obstacles pourraient lui nuire.
«On doit prendre en ligne de compte les requins, les méduses, les courants marins et les vagues. Nager dans les vagues moi j’aime ça, ça me donne un feeling, mais ce qui pourrait faire échouer ma traversé, ce sont les méduses. Une brûlure peut t’atteindre du premier au troisième degré, explique le nageur. C’est un projet quand même assez difficile. Moi, je compare ça à monter le mont Everest parce que ça prend beaucoup d’endurance. Je dois être aussi conscient qu’il y a des risques au niveau des requins. C’est une zone qu’il y en a beaucoup.»
À la recherche d’un détecteur de requin
Vincent Godin est à la recherche d’un commanditaire pour se procurer un détecteur de requin, élément essentiel pour son défi.
«Il faut absolument que j’aie ça parce que je ne risquerai pas ma vie. Les plongeurs et les surfeurs l’utilisent. Tu l’attaches après ta hanche et c’est comme un radar qui s’étend sur un rayon d’un kilomètre et les requins n’aiment pas ça. Ça ne veut pas dire qu’ils n’approcheront pas, mais ça les éloigne à 90%».
Pour l’instant, le lieu et la date exacte de son départ ne sont pas encore décidés. Son équipe et lui sont en discussion avec quatre marinas en Floride. Cinq à six personnes, dont une infirmière et sa famille le suivront lors de sa traversée.