L'organisme avait le mandat de faire le suivi des 142 «appels à l’action» de la Commission Viens
Le Protecteur reproche à Québec de ne pas agir assez vite pour les Autochtones
Par La Presse Canadienne
Le gouvernement Legault a jusqu’ici échoué plutôt lamentablement dans la mise en œuvre des recommandations de la Commission Viens, cette commission d’enquête qui s’est penchée entre septembre 2016 et septembre 2019 sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec.
Le Protecteur du citoyen, qui avait le mandat de faire le suivi des 142 «appels à l’action» de la Commission a dévoilé mercredi un premier rapport qui montre que seulement 11 de ces appels ont été pleinement réalisés et 34 ont des «suites satisfaisantes». À l’opposé, 96 des recommandations n’ont connu «aucune suite satisfaisante» et l’une est encore analysée.
Il s’agit donc là d’un taux de réussite d’à peine 31 %.
Les actions requises visaient les services policiers, les services correctionnels, la justice, la santé et les services sociaux, ainsi que les services de protection de la jeunesse.
Le rapport décrit de façon plutôt diplomatique cet échec, affirmant que «le Protecteur du citoyen estime que les progrès ont été modestes considérant le caractère pressant de plusieurs enjeux soulevés dans le cadre de la Commission Viens, enjeux reconnus comme alarmants depuis des décennies».
«La discrimination systémique perdure»
«La discrimination systémique à l’égard des membres des Premières Nations et des Inuit perdure et il est impératif que l’État tout comme la société y mettent fin», poursuit-il.
Le Protecteur du citoyen reconnaît que plusieurs de ces appels à l’action prendront du temps et, notamment, que la pandémie a pu en retarder la mise en œuvre. Il est toutefois sans complaisance quand vient le temps d’identifier les principales causes de ce résultat peu reluisant.
Ainsi, au premier chef, il dénonce l’absence d’une stratégie globale de mise en œuvre qui entraîne une approche à la pièce dans bien des cas. Il reproche également au gouvernement Legault de constamment présenter des plans d’action élaborés d’avance, sans consultation préalable des autochtones.
Malgré tout, il souligne «la volonté et le travail des différents acteurs œuvrant sur les questions autochtones» et salue diverses «initiatives inspirantes» qui ont permis «des gains appréciables» et dit observer «une amélioration tangible de la reconnaissance des réalités autochtones et une volonté de changer les choses», mais ajoute que «ces efforts sont à poursuivre et à multiplier, à la lumière des constats (de son) rapport».
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
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