Négociations du secteur public
Les retraité(e)s de L'AREQ surpris des propositions du gouvernement Couillard
L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) regroupe, en Mauricie / Centre-du-Québec, près de 5 600 membres. L’organisme accueille avec étonnement et appréhension les propositions touchant les régimes de retraite déposées par le gouvernement le 15 décembre, en vue des négociations entourant le renouvellement des conventions collectives des employés de l’État.
Le président de l’AREQ s’exprime : « Si le gouvernement veut assurer la pérennité de nos régimes de retraite, ce à quoi nous souscrivons entièrement, il devrait prendre exemple sur ses employés et mettre de côté l’argent qui est nécessaire pour payer sa partie de rente. Pendant des années, il a joué à la cigale avec les cotisations pendant que nous étions les fourmis. Aujourd’hui, plutôt que de faire face à ses engagements, il voudrait ratatiner le régime pour y cotiser encore moins ».
Les propositions gouvernementales consistent notamment à reporter l’âge d’admissibilité à la retraite de 60 à 62 ans, à augmenter de 4 à 7,2 % les pénalités pour prise de retraite anticipée et à modifier la méthode de calcul de la rente (moyenne des huit meilleures années plutôt que cinq).
Invoquant la nécessité de poser des gestes pour assurer la pérennité du RREGOP, le gouvernement propose des reculs importants aux personnes retraitées, actuelles et futures, en majorité des femmes.
Les chiffres!
L’AREQ note que ces propositions ne s’appuient sur aucun argument sérieux, aucune analyse, ni aucun chiffre. Elles apparaissent d’autant plus injustifiées que le RREGOP est actuellement en bonne santé financière.
En effet, selon la dernière évaluation actuarielle disponible, la caisse de retraite des participants est capitalisée à 96 %. Toutefois, le Fonds d’amortissement des régimes de retraite (FARR), qui contient les montants devant couvrir les engagements du gouvernement, lui, n’est capitalisé qu’à 60 %. Aussi, pour d’autres régimes comme le RRE et le RRCE, le gouvernement n’a tout simplement pas fait de provisions.
Pas question d’une indexation conditionnelle
L’AREQ accueille de plus avec appréhension la demande du gouvernement Couillard « d’entreprendre des échanges afférents à l’introduction d’une indexation conditionnelle des rentes », telle que libellée dans la proposition déposée le 15 décembre.
Cette proposition, qui pourrait avoir pour effet de toucher au service passé, semble inspirée du projet de loi 3. Or, on ne peut en aucun cas comparer la situation des régimes de retraite municipaux avec celle du RREGOP.
Cette volonté de revoir les mécanismes d’indexation rappelle également aux retraités de l’État le douloureux souvenir de 1982, alors que les rentes avaient été partiellement désindexées. Trente ans plus tard, la situation n’est toujours pas corrigée, de sorte que les personnes retraitées de l’État subissent année après année une perte de leur pouvoir d’achat.
Pour M. Côté, « Ajouter une couche de conditionnalité à l’indexation déjà partielle de nos rentes serait totalement inacceptable! Geler nos revenus alors que le coût de la vie augmente sans cesse, c’est diminuer encore plus notre pouvoir d’achat et attaquer notre sécurité financière à la retraite. Si le gouvernement s’engage dans cette voie, nous pouvons d’ores et déjà l’assurer qu’il trouvera des dizaines de milliers de personnes retraitées sur son chemin. Elles ont déjà suffisamment subi de pertes depuis 30 ans, il n’est pas question de leur en enlever davantage! ».
Au cours des prochaines semaines, l’AREQ analysera les impacts de l’offre gouvernementale et consultera ses différents partenaires, que ce soit la CSQ ou les autres associations de personnes retraitées, afin de défendre de la manière la plus adéquate le pouvoir d’achat de ses membres.