Nouveau recours pour les victimes de la pyrrhotite

Par Matthieu Max-Gessler
Les victimes de la pyrrhotite qui ont cotisé à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) au Fonds de solidarité de la FTQ pourront s’en servir pour payer les réparations sur leurs maisons.
Des modifications apportées au volet «Sinistre portant sur la résidence principale» du REER permettront d’y inclure des travaux rendus nécessaires par la pyrrhotite, ce qui n’était pas le cas auparavant. Ces changements doivent être approuvés par le conseil d’administration du Fonds d’ici la fin du mois, mais le ministère des Finances du Québec y a donné son aval.
«Le Fonds a toujours fait preuve de flexibilité en cas de catastrophes comme celle de Lac Mégantic. Mais malheureusement, on était pris dans une interprétation et il a fallu revoir les critères», explique Patrick McQuilken, porte-parole du Fonds de solidarité de la FTQ.
Une bonne nouvelle, mais à court terme
Yvon Boivin, le porte-parole de la Coalition proprio-béton, qui défend les droits des victimes de la pyrrhotite, s’est réjoui de cette décision.
«C’est une nouvelle voie de financement. Ça va permettre aux gens qui n’ont pas de garantie de réparer leurs fondations», souligne-t-il.
M. Boivin déplore cependant que les gens soient obligés d’hypothéquer leur retraite pour faire ces réparations. Selon lui, il s’agit d’une nouvelle preuve que le gouvernement fédéral doit s’impliquer dans l’aide aux sinistrés.
«Les gens ne s’en sortent pas et il y a des faillites qui s’en viennent, prévient-il. C’est de la torture psychologique qu’on fait vivre aux familles.»
«Ça a pris l’intervention du politique»
Ces modifications, la Coalition les attendait depuis un an. Si le dossier a tant tardé à aboutir, c’est que le Fonds de solidarité ne prenait pas le problème suffisamment au sérieux, selon M. Boivin.
«On s’est rendu compte que beaucoup d’intervenants en dehors de la région ne comprennent pas le dossier. Il a fallu contacter des attachés de presse au gouvernement parce qu’avant ça, ça ne bougeait pas. Il a fallu s’en remettre au politique», insiste-t-il.
Yvon Boivin a d’ailleurs souligné la persévérance de Sylvain Arsenault, un résident de Saint-Boniface touché par la pyrrhotite, qui a fait pression sur le Fonds, dont il est actionnaire.