Heenan Blaikie se dissout

Par Sarah Désilets-Rousseau
Le très prestigieux cabinet d’avocats Heenan Blaikie, implanté à Trois-Rivières mais également dans huit autres grandes villes du Canada, a annoncé sa dissolution à la suite d'une réunion de ses quelques 160 associés, une onde de choc dans le milieu juridique au Canada.
C’est ainsi dire que d’ici la fin du mois de février, cette institution créée en 1973, qui jouissait d’une excellente réputation, avait en ses bureaux des avocats de renom et desservait une clientèle triée sur le volet, n’existera plus.
La mondialisation, la mauvaise gestion, des défections multiples d’associés qui ont amené avec eux leur clientèle pourraient faire partie des raisons pour lesquelles le cabinet pancanadien ferme ses portes. Pour Me Jean Boulet, associé pratiquant au sein du bureau de Trois-Rivières, il est clair que les grands cabinets devront repenser la gestion de leurs activités.
« Est-ce que c’est un symptôme d’un mouvement, je ne pourrais pas dire, mais c’est certainement une dissolution qui va provoquer une réflexion en profondeur, partout au Canada, au sein des bureaux d’avocats sur les meilleures façons de se redéfinir et les meilleures façons d’assurer une prestation des services de qualité, aux meilleurs coûts possibles aux clients. », reconnait Me Boulet.
À savoir quel sera l’impact de la dissolution d’Heenan Blaikie pour sa succursale de Trois-Rivières, l'associé est catégorique : « Outre le changement de nom, je me plais à dire qu’il n’y aura aucun changement. On n’a perdu aucun avocat, personne n’a pensé à quitter. Nous assurons à nos clients l’absence de rupture de service. Ils ne subiront aucune secousse en lien avec ce qui nous arrive à l’interne » explique-t-il, affirmant du même coup que la succursale de Trois-Rivières a la meilleure santé financière de tous les bureaux d’Heenan Blaikie au Canada, au regard des revenus et des dépenses.
Me Boulet soutient avoir reçu des appels de sept cabinets prestigieux et étudier de façon plus sérieuse les offres de partenariat de trois d’entre eux, en fonction des « affinités personnelles, des intérêts communs et de la philosophie de développement ».
Après vérifications, les cabinets Lavery, Osler et Norton Rose, dont la réputation est internationale et qui ont des champs d’expertise liés à Heenan Blaikie, n'ont toujours pas de bureau à Trois-Rivières.
Heenan Blaikie est établi à Trois-Rivières depuis 1994 et y emploie 18 personnes, dont 10 avocats.