La vie rêvée dans le froid glacial de l’Arctique

Par Joany Dufresne
Alors que plusieurs personnes déplorent les froides températures hivernales, Vincent Carrier se délecte des plaisirs que lui offre l’Arctique norvégien. Le Plessisvillois s’y trouve pour une deuxième fois depuis 2011 et il y vit une vie rêvée.
Voilà bientôt un an que Vincent Carrier est de retour sur Svalbard, un archipel de la Norvège, après y avoir séjourné durant toute une année de juillet 2011 à 2012. Prévoyant habiter sur les îles norvégiennes jusqu’en juillet, l’ancien étudiant de l’UQTR s’est présenté en retard au rendez-vous qu’il avait fixé à notre journaliste sur Internet, car il se baignait dans le fjord.
Cela n’est qu’une des nombreuses activités que fait Carrier lors de ses moments de repos. Autrement, l’étudiant à la maîtrise en biologie de l’Université Laval travaille sur son projet de recherche qui consiste à déterminer l’influence relative des masses d’eau des océans Arctique et Atlantique et les conditions environnementales sur la composition des communautés de microorganismes eucaryotes.
«Le fait d’être là-bas m’apporte beaucoup d’expérience et d’aventures. Je suis assistant de recherche pour plusieurs professeurs et je suis président de l’association étudiante. Et c’est sans compter toutes les sorties avec les autres étudiants en ski, en motoneige, etc.», confie-t-il.
Dans le cadre de sa recherche, Carrier a effectué six expéditions diverses. En ce moment, il apprend à diriger des robots sous-marins qui permettent d’étudier la biologie marine durant la nuit polaire.
«La nuit polaire apporte ses nombreuses complications comme le froid, le manque de lumière et la glace. Nous sommes présentement plus de 70 scientifiques réunis dans un village pour étudier un écosystème de fond en comble. Mon rôle est d’apprendre à utiliser ces robots pour collecter des données», explique l’étudiant qui habite le village de Longyearbyen.
Parmi ses autres accomplissements, Vincent Carrier a exploré des territoires très peu étudiés auparavant par les chercheurs. Il a participé à la première tentative d’élaboration de l’histoire des bivalves (mollusques, coquillages…) arctiques et son projet de maîtrise devrait être l’un des premiers à utiliser une récente avancée moléculaire.
Les dangers de l’Arctique
Vivre dans l’Arctique norvégien comporte certains dangers. Tous les jours, Vincent Carrier doit faire preuve d’une extrême prudence pour s’assurer de rester en vie.
«Il faut apprendre à tolérer le froid, car inévitablement, on gèle à travailler dans l’Arctique. Mais le froid n’est pas le seul danger, affirme-t-il. Le principal danger dans l’Arctique demeure soi-même. Il faut un haut niveau de vigilance en permanence, sinon on peut rapidement se retrouver sous la glace, sous une avalanche, dans une crevasse, faire face à un ours polaire ou simplement se retrouver dans un état d’hypothermie avancée.»
Jamais auparavant, l’étudiant n’avait vécu une expérience aussi stimulante.
«L’adrénaline permanente que tu as sur Svalbard, tu ne la retrouves nulle part ailleurs. C’est un peu mon café de chaque matin», ajoute-t-il.
S’il avait à choisir, Vincent Carrier ne reviendrait peut-être pas à la maison. Car chaque fois qu’il rentre au Canada, il s’aperçoit de la vie «quasi rêvée» qu’il avait là-bas. Il lui reste encore beaucoup de travail à faire avant son départ, mais il a déjà l’intention de retourner vivre en Scandinavie lorsqu’il aura complété sa maîtrise.