Le BAPE dévoile son rapport

Par Matthieu Max-Gessler
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a rendu public son rapport sur le projet d’usine d’engrais d’IFFCO Canada à Bécancour, ce jeudi. Comme certaines sources l’avaient déjà affirmé, l’organisme y donne sa bénédiction.
Dans un rapport de 167 pages, le BAPE se dit favorable au projet, affirmant qu’il «répond à un besoin» et qu’il est «acceptable d’un point de vue écologique, social et économique».
L’organisme émet toutefois plusieurs recommandations à l’égard de l’entreprise. Celle-ci devra notamment être soumise au système de plafonnement et d’échange d’émissions de gaz à effet de serre. IFFCO devra également s’engager à «protéger à perpétuité» les milieux humides qui seront touchés par la construction de son usine.
Bien que l’entreprise soit encore en train d’éplucher le document, son porte-parole, Yvan Martin, est heureux que cette étape soit franchie et assure qu’IFFCO collaborera, comme elle l’a fait auparavant.
«Depuis le début, nous avons une approche d’ouverture et de collaboration. C’est avec la même attitude que nous allons aborder les avis qui nous sont présentés», promet-il.
La Ville de Bécancour interpellée
Le BAPE demande également à la Ville de Bécancour de mettre les bouchées doubles pour mettre en place un «système d’alerte rapide des citoyens». Celui-ci serait nécessaire en cas de fuite ou d’explosion dans les réservoirs d’ammoniaque sur le site d’IFFCO.
Heureux des conclusions du rapport, le maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois, assure que ce système sera mis sur pied rapidement.
«Trois services de la Ville travaillent là-dessus. Il y a eu des retards l’an dernier en raison d’un appel d’offres qui a mal tourné, mais le plan va être prêt», affirme-t-il.
Le BAPE demande également à la municipalité de faire de nouvelles analyses de la qualité de son air, qui pourrait être affectée par l’usine. Cette condition serait facile à remplir, puisqu’il existe déjà des installations prévues à cette fin à Bécancour.
Blanchet semble toujours favorable
La prochaine étape pour le projet passe par le cabinet du ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet. Ce dernier attend la réaction d’IFFCO aux conclusions du rapport avant de donner ou non son aval au projet. Le ministre ne cache pas qu’il a toujours eu un parti pris pour le projet.
«Ça ne sera pas très long et ça ne risque pas d’être très négatif. L’entreprise a été exemplaire dans sa collaboration avec le gouvernement et le ministère et elle a elle-même demandé un BAPE, qui est positif», rappelle-t-il.
Selon des informations obtenues il y a quelques semaines par TVA Nouvelles, le conseil des ministres pourrait approuver le projet à sa réunion du 12 février. La mise en chantier pourrait débuter cet été.