Fin du lock-out à Silicium Québec

Par Matthieu Max-Gessler
Les 145 employés de Silicium Québec en lock-out depuis le 3 mai dernier ont adopté à 76 % une nouvelle convention collective, vendredi.
Les travailleurs de l’usine de Bécancour ont ainsi accepté de voir leur salaire gelé jusqu’en octobre 2016. Ils verront par ailleurs le remboursement de leurs médicaments par l’employeur passer de 100 % à 80 %.
Selon les responsables du syndicat Unifor, il ne s’agit toutefois pas d’un recul.
«Dans le contexte d’un lock-out où l’employeur voulait diminuer les salaires de 20 %, diminuer les primes et les vacances, faire disparaître les congés mobiles et diminuer sa contribution à l’assurance collective de 50 %, c’est une belle victoire, a soutenu Joseph Gargiso, directeur adjoint du regroupement syndical Unifor, peu après le vote de vendredi.
La nouvelle convention collective, qui s’étend de mai 2013 à avril 2017, prévoit par ailleurs une hausse de 2,75 % des salaires en novembre 2016.
Les responsables syndicaux avaient obtenu une entente de principe le 21 décembre dernier, après un blitz de négociations qui avait duré une trentaine d’heures.
Le retour au travail se fera graduellement à partir du 3 janvier et s’étirera jusqu’en mars.
De la persévérance qui paie
Interrogé sur l’incidence d’un jugement récent du Tribunal canadien du commerce intérieur condamnant le dumping du silicium métal chinois, le président du syndicat de Silicium Québec, Jean Simoneau, estime que d’autres facteurs ont pesé dans la balance.
«Le jugement sur le dumping était l’un de ces facteurs, mais il y a aussi les nombreux appuis dont a bénéficié le syndicat qui ont aidé», a-t-il indiqué.
Selon son collègue Joseph Gargiso, la direction de Silicium Québec a également sous-estimé la «détermination» et la «résistance» des employés.
«L’employeur a fait le calcul qu’il pourrait mettre les travailleurs à genoux avec un lock-out. Il a fini par se rendre compte que cette voie-là était bloquée.
Les travailleurs mitigés
Si les employés étaient heureux de pouvoir reprendre le travail, certains semblaient tout de même déçus des concessions qu’ils ont dû faire.
«On a limité les pertes, on est quand même satisfaits. On est peut-être moins motivés qu’avant, mais on est contents de travailler», a déclaré l’un d’entre eux.
«On a déjà eu un gel de salaire de deux ans dans la dernière convention collective et là c’est trois ans. Je vais faire ce qu’ils vont me demander, mais pas plus», a ajouté un autre employé.
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