Les pompiers trifluviens au cœur du désastre

Par Guillaume Jacob
Les 13 pompiers de Trois-Rivières partis prêter main-forte à leurs confrères de Lac-Mégantic sont de retour au bercail. Quatre d’entre eux ont livré un témoignage de leur expérience sur le site de la catastrophe.
Une première cohorte est partie le 14 juillet, qui a été relevée par une deuxième cohorte trois jours plus tard. Chacune des équipes est restée deux jours.
Sitôt arrivés sur les lieux, c’est l’ampleur de la scène de la catastrophe qui a frappé les pompiers. «On voyait ça gros à la télé. Mais quand on arrive sur les lieux, c’est plus grand que nature. Ça a frappé fort», a dit Nicolas Marceau, l’un des quatre pompiers qui ont rencontré la presse.
La première cohorte, qui a travaillé de jour, a été affectée aux opérations de recherche, à la décontamination des intervenants, et à d’autres menus travaux comme le plein d’essence des équipements.
«Il y a beaucoup de tâches à accomplir», indique Philippe Trudel, qui a été de ce premier contingent. Celui-ci a toutefois été impressionné par la bonne organisation sur le terrain.
Cette première cohorte a dû composer avec la canicule. «Le jour, toutes les tâches ont leur lot de difficultés, rapporte M. Trudel. Des lectures de température ont affiché jusqu’à 50 degrés. C’était un facteur de difficulté épouvantable. On devait s’hydrater souvent.»
Les journées de 12 heures débutaient par une réunion à la caserne où les pompiers étaient attitrés à des tâches.
«Le site de la catastrophe est très grand. Il faut y aller méthodiquement, tranquillement et de façon sécuritaire», indique Guy Mathieu, qui faisait partie de la deuxième cohorte. «Il se dégage encore des vapeurs toxiques» précise-t-il.
Le plus souvent, les pompiers devaient donc porter des masques et parfois même tout l’appareil respiratoire.
Cette deuxième cohorte a travaillé de nuit et s’occupait principalement de prévenir les incendies pendant que d’autres intervenants pompaient le pétrole brut encore présent dans certains wagons-citernes.
Chapeau aux pompiers de Lac-Mégantic
Les quatre pompiers ont tous un énorme respect pour leurs confrères de Lac-Mégantic qui sont au cœur de la tragédie depuis le tout début.
«C’est sûr qu’ils sont fatigués. Ils sont là quasiment nuit et jour», souligne Mario Biron.
«C’est gars-là ont agi en professionnels. Ils ont fait tout un travail», ajoute Philippe Trudel.
Huit autres pompiers de Trois-Rivières prendront la route de Lac-Mégantic la semaine prochaine. «Tant et aussi longtemps que besoin il y aura, nous enverrons de l’aide», indique le porte-parole de la Ville, Yvan Toutant.
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