Il faudra plus que des belles paroles, dit l’Administration portuaire

Par Guillaume Jacob
Le maire Yves Lévesque claironne depuis quelque temps ses intentions de transformer le hangar # 1, situé entre le parc portuaire et Trois-Rivières sur Saint-Laurent, en marché public agroalimentaire et culturel. Or, on est encore loin de la coupe aux lèvres, car ce hangar est toujours propriété du port et très utile pour l'entreposage.
Le président-directeur général de l’Administration portuaire de Trois-Rivières (APTR), Gaétan Boivin, est catégorique: le maire devra oublier ses ambitions s’il n’a pas de projet concret à proposer lorsque les contrats d’entreposage viendront à échéance.
«Je vous rappelle qu’on est géré comme une entreprise privée. On doit couvrir nos frais. Je ne laisserai pas un actif du port vide quand je peux le louer», a-t-il commenté en marge de l’assemblée générale annuelle de l’Administration portuaire de Trois-Rivières, le 16 mai.
Le projet de marché permettrait de faire un lien entre le centre-ville et Trois-Rivières sur Saint-Laurent par une promenade continue au bord de l’eau. Si le maire s’enflamme lorsqu’il aborde le sujet, il faudra tôt ou tard que cet enthousiasme se traduise en plan concret.
«On peut tous avoir de bonnes idées, fait remarquer Yvon Boivin. Mais dans un projet, ça prend trois choses : un plan de ce qu’on veut, un échéancier, et un montage financier. Jusqu’à maintenant, personne n’est venu nous voir avec un projet qui contient ces trois éléments.»
Pendant ce temps, plusieurs promoteurs et clients potentiels se montrent intéressés par les espaces d’entreposage du hangar numéro 1, ajoute le PDG du port. Par ailleurs, le port a besoin d’espace en attendant la réalisation de la deuxième phase du réaménagement de ses installations.
«On a clairement dit qu’on était ouvert (au projet de marché public), assure M. Boivin. On veut remettre cette installation, après compensation, aux citoyens.» Mais cela ne se fera pas au détriment de la mission fondamentale du port, ajoute-t-il.
Phase 2 de Cap sur 2020
En 2012, le tonnage au port de Trois-Rivières est demeuré stable avec 3,3 millions de tonnes métriques de marchandise transbordées. L’Administration portuaire appréhendait un léger recul en vertu de la morosité de la situation économique mondiale.
Aussi, la croissance du trafic est freinée par le manque d’espace, indique Gaétan Boivin. Pour y remédier, le PDG espère toujours une subvention du gouvernement fédéral pour la réalisation de la deuxième phase du projet de rénovation et de réaménagement des installations du port.
La visite du ministre conservateur Denis Lebel, le 14 mai, est de bon augure selon M. Boivin. «Je crois que M. Lebel a constaté qu’on avait eu de bons résultats avec la phase un. Je suis très optimiste.»