La Coalition Proprio-béton manifeste à l’assemblée des actionnaires de SNC-Lavalin

Par Guillaume Jacob
Une quarantaine de membres de la Coalition Proprio-béton ont manifesté jeudi matin devant le Palais des congrès de Montréal où se déroulait l’assemblée annuelle des actionnaires de SNC-Lavalin. Ils réclamaient de la multinationale un règlement rapide du mégaprocès sur la pyrrhotite en cours à Trois-Rivières.
Ce procès constitue le plus gros recours civil pour vice de construction au Canada. Plus de 820 propriétaires qui ont vu les fondations de leur résidence grugées par la pyrrhotite réclament quelque 160 M $ à une série d’entreprises.
Parmi elles, Terratech, une filiale de SNC, aurait approuvé la qualité du granulat provenant de la carrière à l’origine du désastre. La multinationale québécoise pourrait donc en être tenue responsable, du moins partiellement.
Le porte-parole de la Coalition, Yvon Boivin, est aussi actionnaire de SNC-Lavalin. Lors de la période de questions, il a demandé à la direction pourquoi aucune réserve n’était inscrite dans les états financiers de l’entreprise en prévision de l’issue du procès.
«Surtout, pourquoi les dirigeants de SNC-Lavalin ne demandent-ils pas à leurs avocats de contribuer à un règlement rapide et satisfaisant à la hauteur des dommages subis par les victimes ?» a-t-il renchéri.
La réponse du président et chef de la direction, Robert G. Card, a été laconique. «Nous compatissons avec tous ceux qui ont subi des inconvénients financiers dans ce dossier, a-t-il souligné. Mais je ne peux émettre plus amples commentaires sur une question qui est présentement discutée devant les tribunaux.»
Règlement à l’amiable
Le mégaprocès sur la pyrrhotite devrait se terminer à la fin de juin. « Un règlement à l’amiable avant la fin du procès serait encore plus souhaitable », indique Yvon Boivin.
Bon nombre de ménages attendent l’issue du procès pour aller de l’avant avec la réfection des fondations de leur résidence, car ils ne savent toujours pas sur quelle somme ils pourront compter.
« On ne voudrait surtout pas que la cause soit portée en appel », ajoute M. Boivin. Celui-ci se félicitait d’avoir informé les actionnaires de l’entreprise sur ce dossier, dont la plupart en ignoraient l’existence.