Demande grandissante, offre restreinte

Par Claudia Berthiaume
La collection de livres numériques des bibliothèques de Trois-Rivières compte plus de 250 titres. Depuis la mise en ligne du nouveau service de prêts, il y a un mois, 80% des œuvres sont empruntées en permanence.
«Il y a une demande grandissante pour le livre numérique, mais c’est un service complémentaire qui ne remplacera pas le livre papier. Nous avons atteint un record de prêts de livres papier en 2012, soit plus d’un million d’emprunts», relate René Paquin, coordonateur du service à la clientèle des bibliothèques de Trois-Rivières.
Bien que le nombre de livres de la collection numérique augmente chaque semaine, il demeure impossible d’offrir tous les titres que les utilisateurs voudraient. Il faut savoir qu’une des missions des bibliothèques de Trois-Rivières est d’offrir du contenu québécois. Le catalogue numérique ne comprendra donc pas de grandes maisons d’édition française, comme Gallimard ou Grasset.
C’est la littérature populaire, principalement le roman, qui sera privilégiée. Les ouvrages scientifiques ne sont offerts qu’à la bibliothèque de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Contraintes
«On doit choisir les œuvres en fonction de certaines contraintes. Il y a bien sûr le budget, mais aussi la disponibilité des livres, qui varie selon les éditeurs», note, M. Paquin.
En effet, ce ne sont pas tous les éditeurs qui acceptent de vendre leurs livres numériques aux bibliothèques. Certains autres ne vendent pas leurs nouveautés. De plus, une limite de prêts devrait bientôt être imposée.
L’univers du livre numérique sera réglementé davantage en 2013. «On devait prendre de l’expérience pour savoir ce que les consommateurs voulaient. Il fallait toutefois s’assurer de protéger les droits de nos auteurs afin qu’ils aient une rémunération à leur juste valeur», explique Arnaud Foulon, directeur général des Éditions Hurtubise.
Le modèle qui sera appliqué devrait ressembler au livre papier. Ce genre de livre a une durée de vie limitée, alors il en sera de même pour les livres numériques achetés par les bibliothèques québécoises. «Il n’y avait pas de limite de prêts jusqu’à maintenant. Des négociations sont actuellement en cours pour établir le nombre de prêts maximum. Cela devrait se situer entre 50 et 100 emprunts par copie», rapporte Martine Rioux, responsable des communications chez De Marque, distributeur de livres numériques.
En général, les éditeurs contactés par L’Écho s’entendent pour dire que le virage numérique est à nos portes et qu’il leur faudra le prendre pour répondre aux besoins de la clientèle.