Le marathon de la peur

Par Jean-Luc Doumont
Quoi de plus noble que le sport? Le marathon est une belle épreuve de dépassement de soi.
Les athlètes se sentent comme des héros après avoir franchi la ligne d’arrivée. Sauf que ce jour-là…
Les images étaient terribles. Elles tournaient en boucle sur LCN et celles sur les réseaux sociaux étaient encore plus sanglantes. Des membres arrachés, déchiquetés. Le marathon est devenu en dix secondes, un véritable drame humain.
Fallait-il montrer les images sanglantes? Pour ma part, oui. Les attentats, à ce que je sache, ne se font pas avec des roses et du parfum, mais avec des bombes. Les familles sont décimées, des personnes se retrouveront en chaise roulante pour le reste de leurs jours. Leurs vies viennent de basculer du tout au tout. Au nom des âmes sensibles, nous, les médias, nous devrions ne pas montrer la réalité telle qu’elle se passe? Non merci. Même si la vérité choque, il faut oser montrer les choses.
Le danger est présent
Dernièrement, une enquête de J.E. a démontré l’aisance déconcertante pour un individu de franchir les barrières de sécurité lors de spectacles. Le journaliste déguisé s’est approché à quelques mètres de vedettes québécoises et internationales.
Combien d’entre nous assistons à des spectacles au Centre Bell? Vous souvenez-vous de ce gars qui a tiré sur Pauline Marois, lors de son premier discours en tant que première ministre?
Même si nous sommes à Trois-Rivières, le danger est tout aussi présent qu’à Boston, Montréal et ailleurs dans le monde.
Il suffit d’un fou, un de ces illuminés qui est contre le pouvoir et qui souhaite faire payer le prix de son « malheur » aux dirigeants de ce pays, pour placer un engin explosif au coin d’une de nos rues.
La magie du sport
Après le 11 septembre 2001, j’aurai pensé que nous étions en sécurité, il n’en est rien du tout. Même si les règles ont été durcies aux frontières, toutes les polices du monde ne peuvent contrôler la « connerie » humaine de certaines personnes.
Les rassemblements publics sont avant tout pour souligner quelque chose de joyeux, voir même manifester notre mécontentement, mais dans le respect des autres.
Lorsque des bombes remplacent des résultats sportifs, la consternation est de mise. Un marathon regroupe toutes les classes sociales sans exception. Que l’on soit riche, pauvre, chauve, chevelu, petit ou grand, sachez que le sport réunit tout ce monde dont la détermination mérite notre respect. Ne brisons pas cette magie.