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Le phénomène spotted s’empare de Trois-Rivières

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18 avril 2013
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Par Nicolas Ducharme
TROIS-RIVIÈRES - 

L’avènement des réseaux sociaux a grandement changé la manière de communiquer des gens. Depuis quelques semaines, le phénomène spotted fait des vagues dans la région.

À Trois-Rivières, le cégep, l’Université, les bars, le centre-ville, et même la rue Louis-Pasteur ont maintenant leur page spotted sur Facebook. Qu’est-ce que spotted? Il s’agit d’une page dédiée à un lieu précis sur laquelle les utilisateurs relatent un événement cocasse qu’ils y ont vu durant la journée. Pour ce faire, les membres de la page écrivent à l’administrateur par message privé. Ce dernier affiche ensuite le tout en public sans que l’identité de l’auteur ne soit révélée.

L’anonymat est d’ailleurs la valeur la plus importante du phénomène spotted. L’Écho a rencontré l’administratrice de la page du Cégep de Trois-Rivières, qui a toutefois insisté pour ne pas être identifiée.

«Je ne veux pas que les gens sachent que c’est moi, sinon ils risquent d’arrêter d’envoyer des messages puisqu’ils sauront qui les lit. À l’opposé, d’autres pourraient me demander qui a écrit le mot dans lequel ils sont ciblés. Il n’y aurait plus de secret», illustre-t-elle.

Un succès fulgurant

Avec plus de 3500 membres à son compte en seulement deux semaines d’existence, la page du cégep connaît un succès monstre, particulièrement lorsqu’on considère que 4400 étudiants fréquentent l’institution.

«En une journée, 700 personnes étaient devenues membres de la page», révèle la jeune femme, qui avoue être estomaquée par le succès de son initiative.

Une popularité si forte que certains professeurs en ont discutée dans leurs cours et s’y sont même abonnés.

«Nous sommes maintenant trois personnes pour gérer les activités parce que c’était trop de travail, avoue-t-elle. Je peux passer jusqu’à deux heures par jour à lire la centaine de messages qui nous sont envoyés.»

Outil de drague

Parmi tous les messages qui se retrouvent sur ces différentes pages spotted, il ne fait aucun doute que le but premier de ce service est la drague, ou à tout de moins, signaler qu’une personne nous a fait de l’effet.

«C’est un peu le blind date du 21e siècle, note Isabelle Borduas, sexologue au cégep. C’est la première fois où nous pouvons nous en auto organiser un.»

La personne qui s’est fait remarquer détient alors un bon indice afin de retrouver l’auteur du message en question, ce qui peut mener à plus.

«Pour plusieurs, ça fait un velours d’être l’objet d’un message de la sorte, indique Mme Borduas. Il faut toutefois faire attention, puisque le tout peut être interprété de la mauvaise façon.»

Alexandrine Roy, étudiante à l’établissement, abonde dans le même sens, elle qui a été ciblée sur la page spotted du cégep.

«On parlait de moi en m’identifiant grâce à mon manteau. Je ne savais pas que la page existait et c’est quelqu’un me l’a dit. Je ne l’ai pas mal pris», avoue-t-elle.

«Je crois que ça rapproche le monde. On se rend compte qu’on est tous pareils, que nous remarquons les mêmes choses, mais qu’on ne se parle pas dans la réalité», ajoute sa collègue, Audrey-Anne Lepage.

Un phénomène qui dérange

L’apparition de pages spotted est considérée comme préoccupante par les différentes institutions d’enseignement de Trois-Rivières, qui gardent un œil sur celles-ci.

Puisqu’elle n’a aucun contrôle sur le contenu qui est affiché sur ces pages, la direction du cégep tente d’éviter toute forme de débordement. Ce fut le cas dans certaines écoles de Sherbrooke où les pages ont dû être retirées par les étudiants qui avaient été retracés.

«Nous ne sommes pas intervenus parce qu’il n’y a pas eu de dérapage. Ce doit être fait de manière respectueuse. Ça peut être un lieu de drague, mais pas d’intimidation, particulièrement envers les enseignants», explique Isabelle Bourque, coordonnatrice au Service des communications au cégep.

Une notion que semble avoir bien assimilé l’administratrice de la page spotted de l’institution. Pour la jeune femme, il n’est pas question que des étudiants ou des professeurs soient intimidés par l’entremise de sa création. Ainsi, seulement 30 % des messages reçus en privé font leur apparition sur la page. Ce n’est toutefois pas le cas de tous. Par exemple, on peut retrouver certains commentaires désobligeants sur la page dédiée au centre-ville. Tout dépend donc du jugement de l’administrateur.

À l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), on garde aussi un œil sur le phénomène, mais on ne prévoit pas intervenir, puisque les messages diffusés sur la page spotted, qui compte plus de 1300 membres, font preuve de respect. De plus, il ne s’agit pas d’un vol d’identité de l’établissement.

Un mouvement passager ?

Si l’apparition des pages spotted a fait tabac, le phénomène semble perdre de la vigueur au cégep et à l’Université.

«Au début, tout le monde avait la phobie de trébucher et que tout le monde allait le savoir. Il ne fallait pas mal paraître sinon ça pouvait se retrouver en ligne. Ce n’est plus comme cela», indique un cégepien, Raphaël Patry.

«On sent que l’engouement s’essouffle. Il n’y a pas eu de message écrit sur celui de l’Université depuis le 6 avril», note Jean-François Hinse, agent de communication à l’UQTR.

 


Quelques citations...

  • Au propriétaire ou à la propriétaire de la Ford Focus bleu marin stationnée dans le 90 min de la Place Vaudreuil, ce n’est pas que je te trouve chaud ou chaude, c'est juste pour t'avertir que tes lumières de char sont restées ouvertes !
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  • Le gars qui sort du pavillon des humanités avec une serviette comme pantalon. SPOTTED !
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  • Au beau grand gars avec les cheveux bruns et une petite toque, qui joue au football et qui travaille au Broadway à Shawinigan : je t'ai spotted mon sexy!! Manifeste-toi ;)
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  • Le gars qui passe huit fois sur des Forges, les fenêtres baissées et la musique dans le fond, tu as été spotted.
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  • À la grande brune qui court toujours au caps. Tu me donnes le goût de m'entraîner huit jours par semaine. :P

 

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