Les bars de Trois-Rivières sont-ils sécuritaires?

Par Joany Dufresne
Suite à l’incendie dans une discothèque brésilienne ayant fait plus de 230 morts en janvier dernier, la sécurité dans nos bars peut être remise en question. Si certains tenanciers de bars de Trois-Rivières se conforment à la loi, d’autres l’enfreignent fréquemment.
Les bars ont tous une capacité maximale d’occupants à respecter. Il n’est cependant pas rare que cette limite soit dépassée lors des soirées achalandées.
Un manquement à ce règlement peut avoir de graves conséquences si une situation d’urgence survient. Dans le cas de l’incendie au Brésil, on estime qu’entre 1200 et 2000 personnes se trouvaient au bar Kiss, alors que la capacité était fixée à 1000.
Nombreuses sont les infractions que décerne, chaque année, la Régie des Alcools, des Courses et des Jeux (RACJ) pour une surcharge d’occupants. À Trois-Rivières, le Manchester Pool Pub a souvent vu son permis d’alcool être suspendu pour ses excès d’occupants. Après plusieurs suspensions de permis, l’administration a fait une demande à la Régie pour augmenter sa capacité. En 2010, le Manchester Pool Pub a reçu l’autorisation d’accueillir 175 personnes au lieu de 60.
Ce bar a pris les mesures adéquates pour respecter la loi tout comme Le P’tit Pub. Reconnu coupable en 2012 d’avoir excédé sa capacité de 30 personnes sur sa terrasse, le gérant, Michel Veillette, avait affirmé à la Régie ne pas se soucier de ce règlement. «Michel Veillette, gérant, déclare : "…qu’il n’avait pas l’intention de ne plus accepter la clientèle et qu’il s’agit d’une réglementation imbécile et qu’il était là pour faire des affaires."», peut-on lire dans le rapport de la RACJ.
Depuis ce temps, le Groupe Temple/Carlito/Trèfle/Embuscade/P’tit Pub a acquis le bar et y a instauré la même politique qu’aux autres établissements. «Il y a des files d’attente obligatoires lorsqu’il y a une surcharge d’occupants», explique Marc Germain.
Des cas de violence à répétition
Entre novembre 2008 et janvier 2011, la Sécurité publique de Trois-Rivières a enregistré plus de 120 appels concernant le Café-Bar d’Artagnan’s. Plusieurs actes de violence tels que des bagarres et des altercations ont été rapportées dans ce bar. Parmi ces évènements, on note de nombreux cas de voies de fait et près d’une dizaine de bagarres impliquant des portiers de l’établissement.
En 2011, la RACJ stipule dans sa décision que «la force employée ou les moyens utilisés pour l’expulsion ou le contrôle des clients se sont souvent avérés excessifs ou non justifiés».
Depuis, l’administration du d’Artagnan’s prend plus de précautions. «On fait plus attention. Il y a peut-être une époque où on avait des portiers qui brusquaient plus les gens. Aujourd’hui, ils sont plus doux. Les policiers nous ont d’ailleurs dit que notre dossier était meilleur», confie Jimmy Boisvert, co-propriétaire.
Depuis quelques années, la Sécurité publique de Trois-Rivières oblige tous les portiers des bars à détenir un permis d’agent de sécurité.