Les agents de la SQ remplacent les policiers autochtones

Par Agence QMI
L’entente tripartite sur la prestation des services de sécurité publique dans les communautés des Premières Nations est arrivée à échéance dimanche sans qu'aucune entente ne soit conclue avec le Conseil des Atikamekws d'Obedjiwan, près de La Tuque, en Haute-Mauricie.
Les policiers autochtones ont donc cessé leur travail, remplacés par des agents de la Sûreté du Québec qui travaillent actuellement en heures supplémentaires.
Le Conseil de bande craint des conséquences sur la population avec cette abolition des services de police de la communauté.
«On se demande où on s'en va avec tout ça, a indiqué le chef du conseil de bande d'Obedjiwan, Christian Awashish. Il y a beaucoup d'inquiétudes dans la communauté.»
Le chef du conseil de bande explique qu'il n'a rien contre la Sûreté du Québec, mais craint que la police provinciale soit mal reçue par la population. «Ils ne parlent pas la langue, le climat culturel et social n'est pas évident. On ne sait pas si la SQ va savoir composer avec ça.»
Sous-financement des communautés
Christian Awashish a également l'impression que cette situation met un frein au développement mis en place dans la communauté.
«Nos policiers ont développé une certaine expertise au fil des années réduite à néant. Le ministère nous a donné peu d'explications sur ce qui va se passer après aujourd'hui», a-t-il dit.
M. Awashish souligne qu'il y a beaucoup d'incertitudes depuis quelques années concernant l'avenir des corps policiers des communautés autochtones.
«L'ensemble des communautés est sous-financé. On doit composer avec ça, mais notre conseil a toujours décidé d'investir davantage, en tenant compte de la sécurité des policiers», a-t-il affirmé.
Quant à savoir si une sortie de crise prochaine est envisagée, le chef du conseil de bande ne se prononce pas. «On a écrit au ministre de la Sécurité publique à plusieurs reprises durant l'année, nos négociateurs ne sont pas parvenus à obtenir de rencontres, on ne comprend pas.»