L’impressionnant parcours d’Erik Gosselin
Par Claudia Berthiaume
Décharner un corps, façonner de fausses cicatrices, ensanglanter: c’est le quotidien d’Erik Gosselin. Non, ce n’est pas d’un psychopathe dont il est question, mais plutôt d’un maquilleur d’effets spéciaux et prothésiste de formation.
Trifluvien d’origine, Erik Gosselin a quitté son patelin natal pour la Métropole alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Il y revient encore souvent, puisque de nombreux membres de sa famille y habitent.
Maquilleur d’effets spéciaux figure rarement dans la liste des choix de carrière au sortir du secondaire. Erik Gosselin a découvert son métier en lisant, Fangoria, une revue spécialisée dans le cinéma d’horreur.
Il ne lui en fallait pas plus pour se détourner d’études universitaires en physique optique. « Après mon Cégep en sciences pures, j’ai pris une pause. J’avais peur de m’ennuyer si je passais ma vie à jouer avec des lasers en sarrau blanc », raconte-t-il.
Mais encore, par où commencer? « Je me suis pratiqué à faire des têtes coupées », rigole M. Gosselin.
Merci Tony Roman!
C’est le défunt chanteur et producteur de films Tony Roman qui a donné sa première chance à Erik Gosselin. « Il a vu ce que je faisais et m’a offert mon premier contrat pour le film Bloody Madonna, mentionne le maquilleur. Il faudra bien que je le remercie dans un gala un jour. »
M. Gosselin a d’abord créé sa première entreprise d’effets spéciaux, Twins Effects, avec son frère jumeau, Karl. Il a ensuite fondé sa propre compagnie, Lifemaker.
Trouver l’amour en Roumanie
Basés sur la rive-sud de Montréal, Erik Gosselin et son équipe travaillent principalement au Québec. Toutefois, certaines productions font aussi des tournages ailleurs dans le monde. C’est à l’occasion d’un de ces voyages au pays de Dracula que le maquilleur a rencontré sa femme, Edwina.
« La compagnie de production montréalaise Muse Entertainment devait tourner un téléfilm pour la BBC en Roumanie. Je suis allé passer un an là-bas. J’étais le chef prothésiste québécois et Edwina était la chef maquilleuse roumaine, indique M. Gosselin. Elle voulait apprendre à faire des prothèses. Nous nous sommes tellement rapprochés que l’année suivante, elle déménageait à Montréal. »
Manger avec Halle Berry
Chaque année, Erik Gosselin travaille sur une quinzaine de séries-télé, autant de publicités commerciales et cinq long-métrages, environ.
Au fil du temps, il a rencontré de nombreuses vedettes. « Je suis privilégié d’avoir discuté en français avec Johnny Depp et d’avoir mangé avec Halle Berry pendant un mois », constate-t-il.
Les murs de son atelier sont tapissés d’affiches de films. « Quand les gens viennent dans mon atelier, ils s’exclament: “wow, tu as travaillé dans tous ces films-là!”. Je leur répond que ce n’est que 10% de mon travail », termine Erik Gosselin.
Son curriculum vitae « sélectif » est impressionnant: les long-métrages Fenêtre secrète, La Momie 3 et Course à la mort, les productions québécoises 5150, rue des Ormes, Dédé, à travers les brumes, La Grande Séduction et Incendies, certains projets du Cirque du Soleil et de l’humoriste Arturo Brachetti et bien sûr, la série Being Human.
