Le futur colisée passe de 5125 à 3769 sièges

Par Nicolas Ducharme
Face au spectre sans cesse grandissant de dépassement de coûts, les dirigeants du Complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD) ont annoncé, mardi, que l’ampleur du projet d’amphithéâtre allait être réduite à 3769 sièges.
Le nouvel aréna de taille majeure pourrait tout de même accueillir 5000 spectateurs, puisque des esplanades seront créées afin de permettre à 1000 amateurs d’assister aux événements grâce à l’aménagement de places debout. De plus, 24 loges seront aussi construites dans le nouvel immeuble. Cette décision a été prise par le comité de gouvernance, formé de la Ville de Trois-Rivières, de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy ainsi que du CSAD.
« L’objectif était de respecter le même budget. On pouvait garder le cap et le nombre de places, mais ça aurait entraîné des dépassements de coûts », explique le directeur général du CSAD, Jean-François Picard.
La patinoire sera quant à elle réduite d’un format olympique à nord-américain. Des locaux ont aussi été éliminés. Quant à la deuxième glace prévue, elle apparaît toujours sur les esquisses. Ceci permettrait de respecter le budget prévu de 53,6 M$.
« Ce sont des choix crève-cœur, mais nous respectons toujours les standards pour organiser des événements nationaux, qui demandent de pouvoir accueillir 5000 spectateurs. C’est pourquoi des choses ont été transformées pour créer des esplanades », ajoute-t-il.
La nouvelle configuration de l’aréna n’empêcherait aucunement la venue d’une équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Des délais coûteux
La réduction de la taille du futur colisée est-elle une demande du gouvernement péquiste afin de donner son aval au projet? Le ministre responsable de la Mauricie, Yves-François Blanchet, a visité le CSAD le 8 mai dernier. Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, répond que non. Ce sont plutôt les longs délais qui ont fait gonfler la facture.
« La réalisation du projet, c’est pressant que ça avance. Chaque année supplémentaire, c’est 2 M$ en inflation qui s’ajoute. Notre dernière évaluation des coûts date d’un an et demi. Le respect du cadre budgétaire nous inquiétait plus le temps s’étire. Il fallait réduire le projet. »
De plus, l’obligation pour les promoteurs de se conformer à la politique-cadre sur la gouvernance des grands projets d’infrastructure publique a aussi accentué la hausse des coûts. Le tout n’avait pas été prévu au départ.
« C’est pour tous les projets de plus de 40 M$. Ça nous oblige à effectuer plus de chose et d’être plus rigoureux. Nous n’avons pas le choix de respecter le tout, ce qui entraîne des coûts supplémentaires », indique le premier magistrat.
Premières inquiétudes
En 2010, le maire Lévesque et le premier ministre de l’époque, Jean Charest, avaient eu des discussions quant à la taille du futur colisée. Des fonctionnaires recommandaient alors de réduire la capacité d’accueil de l’amphithéâtre de près de moitié. La construction était à ce moment estimé à 40 M$.
Le projet pourrait être déposé dans les prochains jours au Conseil du trésor.
« On espère un dénouement rapide, mais il faut être réaliste. C’est un processus où il y a plusieurs étapes », souligne M. Picard.