Ventes de billets de 2,8M $ annuellement

Par Claudia Berthiaume
Les Mauriciens ne se font généralement pas prier pour dépenser un petit deux dollars, ou même cinq dollars, chaque semaine pour un billet à gratter de La Poule aux œufs d’or. Le jeu télévisé de Loto-Québec fait des affaires d’or dans la région.
Toutes loteries confondues, la région se situe au quatrième rang des ventes, derrière la Côte-Nord, la Gaspésie, le Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Les Mauriciens dépensent environ 2,8 millions de dollars chaque année pour la loterie instantanée La Poule aux œufs d’or, ce qui est bien au-delà de la moyenne nationale. Toutes les semaines, ce sont près de 500 billets qui sont vendus au kiosque du centre commercial Les Rivières seulement.
Qu’est-ce qui explique la popularité de ce billet à gratter? « La Poule est plus populaire dans les régions où le nombre de francophones est élevé. Les anglophones regardent moins l’émission. Ils n’y sont pas attachés », souligne Jean-Pierre Roy, responsable des communications à Loto-Québec.
La Mauricie étant une région où la population est vieillissante, cela peut aussi influencer les ventes. « Les plus grands consommateurs de La Poule sont généralement dans la cinquantaine », continue M. Roy.
La Mauricie sur le plateau
Le fait que deux artisans du jeu télévisé soient originaires de la Mauricie peut aussi avoir une incidence sur les ventes de billets. Comme Guy Mongrain, Claudia Ébacher est originaire de la région. « Mes patrons me l’ont dit: “Claudia, depuis que tu es là, on en vend plus” », raconte cette dernière.
Selon l’animatrice, la simplicité du concept de La Poule aux œufs d’or y est aussi pour quelque chose. « C’est du vrai monde! Les gens se retrouvent dans ceux qu’ils voient à la télé. C’est une émission où on ne sélectionne pas les gens », indique Mme Ébacher.
Elle est elle-même souvent sollicitée pour « porter chance » aux adeptes de La Poule. « Si je suis dans un dépanneur et que les gens devant moi en achètent, ils veulent me toucher. Ils disent que ça leur porte chance! », rigole la Trifluvienne.
Un fait qui n’étonne pas
La popularité de La Poule aux œufs d’or n’a pas surpris les gens rencontrés par L’Écho. « Ça ne m’étonne pas, lance Alain Béland, propriétaire du dépanneur Descôteaux, à Louiseville. Il y a des semaines où on en manque. »
Même son de cloche du côté de la Tabagie Grand-Père, où il se vend près de 400 billets par semaine. « Les gens aiment ça. Ils s’y sont attachés, ça dure depuis tellement d’années. Ça leur prend “leur” Poule chaque semaine », fait valoir le propriétaire Michel Ringuette.
Ce dernier organise même des « groupes de Poule », comme pour les loteries sur terminal. « On fait ça depuis longtemps. Les gens réservent leur place, précise-t-il. Les clients viennent valider leur billet le jeudi et ils savent s’ils ont gagné, parce qu’ils suivent l’émission avec intérêt. »
En 20 minutes passées à la Tabagie, L’Écho a rencontré une dizaine de personnes qui achètent un billet de La Poule chaque semaine. Tous avaient le même discours: « j’aimerais bien gagner pour aller à la télévision ».