Projet de 230 M$ à Bécancour

Par Nicolas Ducharme
S’il n’en tient qu’à l’entreprise 3R Synergie, une usine de gazéification verra bientôt le jour dans le Parc industriel et portuaire de Bécancour.
Le projet est toujours sur la table de dessin, mais la firme compte bien attacher les dernières ficelles dans les prochains mois. L’usine servirait à brûler les déchets résiduels afin de les transformer en boules de métal recyclables ainsi qu'en poussière servant à la confection de pavés unis. Le gaz de synthèse recueilli lors du procédé peut aussi être utilisé dans des moteurs diesel de grande taille.
« On va en arriver à une phase de démarchage pour trouver des investisseurs ainsi qu’obtenir la participation du gouvernement », indique le porte-parole de l’entreprise, Ahmed Galipeau.
La compagnie 3R Synergie se spécialise dans la recherche, l’analyse et l’implantation de technologies vertes dans le domaine du traitement des déchets de toutes catégories.
La réalisation de ce projet pourrait dépendre de la mise en place du fonds de diversification de 200 M$ que le gouvernement du Québec offrira à la région pour compenser la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2. Selon le pdg du PIPB, Maurice Richard, les critères d’admissibilité à cette enveloppe budgétaire devraient être connus rapidement, lui qui siège sur le comité de gestion de ce fonds.
« Par la suite, ce sera un processus assez rapide une fois que nous connaîtrons les normes. Tous les projets devront en être de diversification économique. Le projet de 3R Synergie pourrait prétendre en faire partie puisque c’est nouveau. »
Étude de faisabilité
En 2011, la ville de Bécancour s’était lancée dans une étude de faisabilité visant l’implantation d’une usine de traitement par gazéification des matières résiduelles non recyclables sur son territoire. Les dirigeants de la Régie intermunicipale de gestion intégrée des déchets Bécancour-Nicolet-Yamaska (RIGIDBNY) avaient visité des usines au Japon, à Ottawa et en Floride.
« Ce que veut construire 3R Synergie, c’est comme ce que l’on voit au Japon, c’est-à-dire une grosse usine. Ils pourront traiter 100 000 à 200 000 tonnes de déchets par année », explique le directeur général de la Régie, Louis Charest.
La RIGIDBNY avait aussi comme projet de construire son propre centre de gazéification, mais pourrait bien devenir cliente de la nouvelle usine construite par 3R Synergie.
« Nous avons eu des rencontres et ça avance lentement. Nous devrons voir s’ils vont répondre à nos critères puisque nous devons faire un appel d’offres », observe le directeur général.