La vie trifluvienne de Djemila Benhabib

Par Guillaume Jacob
Elle en avait fait une de ses promesses électorales. Et bien qu’elle n’ait pas été élue, Djemila Benhabib a choisi Trois-Rivières comme port d’attache. Entre ses nombreux voyages à l’étranger, l’auteure et ex-candidate péquiste découvre son nouveau chez soi.
C’est en pleine tempête de neige que Djemila Benhabib et sa famille ont déménagé de Gatineau à Trois-Rivières, un peu avant les Fêtes. Celle qui a parfois été qualifiée de « candidate parachutée » lors de la dernière campagne électorale tenait à respecter son engagement d’emménager dans la cité de Laviolette. Le souhait de vivre à Trois-Rivières était sincère, insiste-t-elle.
« J’avais le désir de m’établir dans la région », explique-t-elle, attablée dans un restaurant du centre-ville. La découverte de nouveaux horizons semble être une constante dans la vie de celle qui est née en Ukraine, a grandi à Chypre et en Algérie, et a adopté le Canada après un bref passage en France.
Trois-Rivières plaît à la femme du monde. « La ville a une histoire, une mémoire »,remarque-t-elle. Mme Benhabib dit aussi apprécier la chaleur, la gentillesse et la serviabilité des gens de sa nouvelle terre d’accueil.
Retour sur la campagne
Il faut dire que cinq semaines de campagne électorale ont permis à l’ex-candidate de découvrir la ville à grande vitesse. Djemila Benhabib qualifie de « grande expérience humaine » cette frénétique course à la députation.
Elle dit aussi avoir été impressionnée par le milieu communautaire, qui est très bien rodé et qui sait répondre aux besoins de la population d’ici.
« Je crois que les Trifluviens doivent être fiers de cette richesse et de cette solidarité », affirme-t-elle.
Toujours engagée
Sitôt emménagée, Djemila Benhabib est repartie pour une série de conférences au Maghreb et en Europe. Durant ses pérégrinations, Djemila Benhabib suit avec intérêt l’actualité qui anime sa région d’adoption. « Je me sens concernée par ce qui se passe, j’ai un réel sentiment d’appartenance. »
Aussi, l’auteure engagée, qui n’a jamais eu peur de prendre la parole, n’hésite pas à décrier un certain esprit de clocher qui, croit-elle, mériterait d’être mis au rancart dans la région.
« Je trouve qu’on essaie souvent de jouer Trois-Rivières contre Shawinigan ou Drummondville, observe-t-elle. On ne peut pas penser le développement régional sans tenir compte des enjeux régionaux. Ce n’est qu’en faisant converger les énergies pour développer la région que nous pourrons briller. »
À l’entendre s’enflammer, impossible de ne pas se demander si Djemila Benhabib, la politicienne, fera un retour. « Je n’ai pas de plan », se limite-t-elle à répondre.