Mariette Cheney n’est plus

Par Claudia Berthiaume
Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, la communauté culturelle trifluvienne est en deuil. L’artiste émailleuse Mariette Cheney est décédée dimanche, à l’âge de 90 ans.
Animatrice culturelle, peintre et artiste émailleuse, Mariette Cheney était une femme déterminée. En 1973, elle est devenue la première directrice générale du Moulin seigneurial de Tonnancourt dans le secteur Pointe-du-Lac, poste qu’elle a occupé jusqu’en 1988.
L’état des lieux était alors bien différent d’aujourd’hui. « Elle est allée habiter là-bas, au milieu des souris, et elle a travaillé très fort pour trouver des ressources pour le restaurer », se souvient le photographe Gilles Roux.
Elle habitait toujours le Moulin, jusqu’à ce qu’une hospitalisation récente la force à en sortir. « On lui doit l’état actuel du bâtiment et tous les éléments importants de celui-ci. C’est elle qui a été l’instigatrice des rénovations majeures du Moulin effectuées en 1978-1979 », rappelle Alain Bourbonnais, directeur général du Moulin seigneurial.
Marquante pour sa génération
Mariette Cheney a côtoyé de nombreux grands artistes et hommes politiques à travers les années. « On pourrait faire un parallèle entre sa vie et le film Forrest Gump. Lorsqu’elle sortait son album de photos, il y avait des clichés avec plusieurs grands hommes: Charles de Gaulle, René Lévesque, Gérald Godin, etc. », constate M. Bourbonnais.
L’artiste trifluvienne s’est aussi beaucoup intéressée aux œuvres des autres. « Son logement était un vrai musée. Elle possédait des œuvres de Raymond Lasnier et de Réjean Ducharme, entre autres », mentionne M. Roux.
Les gens qui l’ont connue la décrivent comme une femme intense et dynamique, avec un fort tempérament.
Mariette Cheney a exploré plusieurs formes d’arts. Ce sont toutefois ces émaux lui ont donné sa renommée. « C’est une des plus grandes émailleuses québécoises. D’ailleurs, la durabilité du métal qu’elle travaillait lui accordera cette immortalité qu’elle ne pouvait pas avoir autrement », fait valoir l’écrivain et critique d’art Lévis Martin, ami de longue date de la défunte.
Le 1er mars en soirée, un hommage sera rendu à Mme Cheney à la salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture.