Ginette Leblanc a manqué de temps

Par Claudia Berthiaume
Les funérailles de Ginette Leblanc ont eu lieu samedi à Trois-Rivières. Près de 300 personnes ont tenu à rendre un dernier hommage à celle qui militait en faveur du suicide assisté.
Une liturgie de la parole a été célébrée à la Coopérative funéraire de la Mauricie en fin d’après-midi.
« Égoïstement, j’aurais aimé la garder avec nous, mais par amour, je l’ai laissée partir. C’est très difficile, a témoigné la fille de Mme Leblanc, Dominique Lavergne. Ma mère était une personne forte, solide et humble. »
Ginette Leblanc est décédée le 2 février dernier, à l’âge de 49 ans, au Centre d’hébergement Cloutier-du-Rivage, à Trois-Rivières. C’est un accident vasculaire cérébral qui l’a emportée.
Combat inachevé
La Trifluvienne était atteinte d’une maladie incurable, la sclérose latérale amyotrophique, depuis 2007. En 2011, elle avait entrepris un combat juridique pour la légalisation du suicide assisté, combat qu’elle n’aura finalement pu terminer. Mme Leblanc devait revenir en cours en mars prochain pour la suite des procédures.
Son conjoint a déploré la lenteur du système judiciaire. « Sa cause a été reportée plusieurs fois. Elle n’est pas morte comme elle le désirait. Je ne souhaite pas ça à personne », a souligné Claude Deschênes.
Continuer à se battre
« Je veux poursuivre ça qu’a entamé ma mère. Elle a forcé une remise en question et c’est quand on se remet en question qu’on prend les meilleures décisions », a affirmé Dominique Lavergne.
Claude Deschênes abonde dans le même sens. « Sur le plan juridique, je ne peux rien faire. Il faut trouver quelqu’un qui reprendra la cause. Il faut absolument sensibiliser le gouvernement et la population face au suicide assisté », a-t-il fait valoir.
L’avocat de Ginette Leblanc a mis fin aux procédures judiciaires la semaine dernière. « Elle était la seule demanderesse. Le droit de mourir dans la dignité est un droit personnel. Ainsi, sa succession ne pouvait pas poursuivre les démarches », a expliqué Me René Duval.
Ce dernier mentionne toutefois que toute personne étant dans la même situation que Mme Leblanc pourrait faire une demande à la cour supérieure de sa province afin d’obtenir une exemption constitutionnelle permettant le suicide assisté.