Compressions budgétaires pour les universités: Un délai demandé

Par Joany Dufresne
Les Chambres de commerce et d’industries de Trois-Rivières et du Cœur-du-Québec ainsi que la Jeune Chambre de commerce de la Mauricie dénoncent les compressions budgétaires imposées aux universités québécoises. Elles demandent au gouvernement Marois un délai pour la mise en application des compressions.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, a exigé, le 4 décembre dernier, des coupures budgétaires rétroactives de 124,3 M$ aux chefs d’établissements universitaires québécois pour le 30 avril prochain.
Pour l’Université du Québec à Trois-Rivières, cette annonce controversée représente une coupe de 5 M$.
Selon la rectrice de l’UQTR, Nadia Gazzhali, effectuer de telles coupures en si peu de temps est impossible. Patrick Charlebois, président de la CCITR, est du même avis.
« La demande a été effectuée quatre mois avant la fin de l’année d’exercice, diminuant la marge de manœuvre des chefs d’établissements universitaires puisque les embauches, qui représentent 80% du budget de fonctionnement, sont conclues et difficilement manœuvrables actuellement », dit-il.
Au cours des dernières années, l’UQTR a fait preuve d’une saine gestion financière. Pour cette raison, les trois chambres soutiennent qu’elle devrait contribuer à l’effort de compression actuel dans une plus faible proportion.
« L’UQTR a fait sa part en résorbant sa dette. Laissons le soin aux autres universités de couper dans l’excédent avant d’exiger des universités les plus performantes de couper dans les services essentiels », ajoute M. Charlebois.
Moins de qualité
Les présidents des trois chambres s’entendent tous pour dire que des compressions budgétaires influenceront assurément la qualité des services offerts par les universités québécoises.
« Si nous souhaitons édifier une société forte et prospère, nous devons offrir des programmes distinctifs avec des professeurs chevronnés. Le sous-financement des universités et les compressions budgétaires compromettent la qualité des services prodigués et diminuent la valeur du diplôme universitaire québécois sur le marché », affirme Mathieu Lahaye, vice-président de la JCCM.