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Ça va prendre de la neige !

durée 11h24
13 décembre 2012
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Par Nicolas Ducharme
TROIS-RIVIÈRES - 

Après avoir connu un hiver désastreux la saison dernière, les motoneigistes espèrent obtenir la clémence de mère Nature cette année. Et ils ne sont pas les seuls. Plusieurs commerçants pousseraient un soupir de soulagement si une quantité record de neige s’abattait sur la Mauricie.

L’année dernière, les organismes Tourisme Mauricie et Tourisme Lanaudière avaient uni leurs forces afin de créer Le pays de la motoneige, une campagne promotionnelle touchant le Québec, l’Ontario, les États-Unis et l’Europe. Le but avoué de cette offensive publicitaire est de contrebalancer les effets pervers du manque de neige dans les sentiers, ce qui rebute plus d’un Québécois.

« Nous avons vu une augmentation de plus de 30 % sur notre site. Est-ce que ça se traduit par une augmentation de 30 % sur les sentiers ? La réponse est non. Notre site n’est pas transactionnel, donc les gens ne peuvent acheter de forfaits vacances. On ne peut pas prendre tout le crédit », constate Catherine Cournoyer, directrice des communications chez Tourisme Mauricie.

Le déclin d’un empire

Malgré cette agressive campagne de publicité, les affaires n’ont pas été bonnes pour tout le monde. À vrai dire, l’industrie de la motoneige roule au ralenti depuis quelques années, faute de neige. De décembre 2011 à février 2012, la région n’avait reçu que 129,5 cm de neige alors qu’un tapis de 241,3 cm recouvre habituellement la région. Le tout, combiné avec des averses de pluie, avait laissé les motoneigistes le bec à l’eau, tout comme les entrepreneurs dont les commerces bordent les sentiers.

« Il y a eu une diminution de notre clientèle l’année dernière et ça nous affecte. Le problème, c’est qu’il neigeait les lundis, alors nous avions plusieurs réservations. Mais le vendredi, il pleuvait, alors tous les gens annulaient », se rappelle Donald Desrochers, directeur marketing pour les Hôtels et restaurants Marineau, qui comptent des établissements à Shawinigan, Mattawin et La Tuque.

D’ailleurs, Tourisme Mauricie prévient les commerçants de ne pas prédire leurs revenus en fonction des motoneigistes. Il vaut mieux être prudent afin de ne pas rédiger son bilan financier à l’encre rouge.

« Pour une nouvelle entreprise qui se lance en affaire, et qui s’interroge sur le marché et les tendances, je lui réponds que s’il est situé au sud de Saint-Paulin, il vaut mieux ne pas miser sa rentabilité là-dessus, indique Mme Cournoyer. Il y a 20 ans, les promoteurs pouvaient se battre pour s’établir le long des sentiers. Ces combats n’existent plus aujourd’hui. »

Voilà pourquoi Tourisme Mauricie axe davantage la promotion vers le nord de la Mauricie plutôt que le sud, puisque les visiteurs ont moins de chances de voir leur voyager tomber à l’eau.

Les habitudes ont changé

Il faut dire que les habitudes de plusieurs amateurs ont changés. Fini les promenades après avoir consommée de l’alcool. La sécurité dans les sentiers a été augmentée et les contrôles policiers ne sont pas rares. Ainsi, plusieurs relais ont vu leurs ventes diminuer.

L’hiver 2013 sera-t-il meilleur pour les amateurs de sports hivernaux ? Les prévisions semblent confirmer que oui.

« La température moyenne devrait être au-dessus de la normale par 0,5°C à 1°C. L’année dernière, c’était 2°C au-dessus de la moyenne. L’hiver devrait donc être plus froid. Le mois de décembre sera plus chaud, alors que ceux de janvier et février seront plus froid » laisse savoir André Cantin d’Environnement Canada.

Le quad est-il la solution ?

Alors que l’industrie de la motoneige perd son prestige d’antan, celle du quad compte de plus en plus d’adeptes. Est-ce que l’aménagement d’un réseau d’envergure comme celui de la motoneige en Mauricie pourrait permettre aux commerces d’engranger davantage de profits ? Rien ne le garantit.

Une chose est certaine, le manque de neige dans le sud de la province a favorisé l’essor des véhicules tout-terrain et maintenant des côtes à côtes, puisque aucune saison n’est à l’épreuve de ces véhicules à quatre roues.

Autre point qui avantage grandement les véhicules tous terrains est le prix de vente de ceux-ci, beaucoup moins dispendieux que les motoneiges, et leur consommation d’essence bien plus profitable. D’ailleurs, une étude de la Fédération québécoise des clubs de quads démontre qu’alors que le nombre d’utilisateurs de motoneige est resté relativement stable depuis 2001, celui de véhicules tous terrains a presque doublé.

« J’ai un sentier de motoneige qui passe ici, mais j’aimerais que la piste de quad nous atteigne. Pour l’instant, elle passe par Saint-Gérard-des-Laurentides », mentionne Thierry Vasseur, propriétaire de la cabane Chez Hill à Saint-Mathieu-du-Parc. Ce dernier s’est tourné vers le ski de fond et la raquette pour compenser la décroissance du nombre de motoneigistes.

Pour Donald Desrochers, directeur marketing pour les Hôtels et restaurants Marineau, il ne fait pas de doute que les hôteliers devront se tourner vers les quadistes.

« Tout le monde investit de l’argent, mais ça tombe à l’eau. Il faudra penser à changer certains secteurs et les transformer en sentier de quad. Pour quelqu’un qui achète une motoneige mais qui n’en fait que deux mois par année, ce n’est pas rentable. Alors qu’en quad, on peut en faire toute l’année. »

Une clientèle différente

Bien que le nombre d’utilisateurs de quads pourrait compenser celui des motoneiges, rien ne garantit que les retombées économiques soient du même ordre. Beaucoup moins rapides, les quadistes parcourent moins de kilomètres par jour et sont donc moins portés à passer la nuit dans les différents hôtels de la région. De plus, les touristes sont plus difficiles à attirer, puisqu’il existe des sentiers dans toutes les régions, une épaisse couverture de neige n’étant pas nécessaire.

Chez Tourisme Mauricie, on entrevoit de plus en plus la possibilité de faire la promotion des sentiers de quad comme ce qui est fait pour la motoneige.

« Il a des endroits où les sentiers sont très bien développés, alors qu’à d’autres endroits, ce sont de petits bouts. Il y a aussi beaucoup d’asphalte. Ce n’est pas assez structuré. Il faut aussi s’assurer que les sentiers de la Mauricie communiquent avec ceux des autres régions afin d’attirer les autres quadistes. À court terme, nous ne pensons pas développer de stratégie, mais c’est dans notre plan de match pour les deux prochaines années », révèle Catherine Cloutier.

 

 

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