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Y a-t-il trop de restaurants à Trois-Rivières ?

durée 13h46
15 novembre 2012
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Par Claudia Berthiaume
TROIS-RIVIÈRES - 

La ville de Trois-Rivières compte près de 300 restaurants, toutes catégories confondues. Est-ce trop pour une ville de 130 407 habitants ? Bien que la rumeur populaire veuille que le marché trifluvien soit saturé, ce ne serait pas le cas selon les statistiques recueillies par l’Écho.

La cité de Laviolette compte 438 habitants pour chaque restaurant se trouvant sur son territoire. Pure coïncidence, il s’agit exactement du coefficient moyen à l’échelle provinciale. Dans le classement des régions administratives québécoises, la Mauricie se situe au huitième rang sur 17, avec un ratio de 415 habitants par restaurant.

Par contre, si on compare Trois-Rivières à d’autres villes similaires (plus ou moins 25 000 habitants), elle trône au sommet. En effet, Lévis, Saguenay, Sherbrooke et Terrebonne ont toutes un ratio plus élevé, variant entre 493 et 636 habitants par restaurant. Il faut comprendre que plus le nombre d’habitants par restaurant est bas, moins un établissement a de clientèle potentielle, donc le marché est plus fermé.

Différents facteurs

Il ne faut cependant pas conclure que le marché est saturé, selon François Meunier, vice-président aux affaires publiques de l’Association des restaurateurs du Québec. « Il faut prendre en compte quantité d’autres facteurs, comme la santé de l’industrie touristique et le dynamisme économique de la ville », insiste-t-il.

De plus, une ville-dortoir n’a généralement pas besoin d’autant de restaurants qu’une capitale régionale où des centaines de personnes se déplacent quotidiennement pour le travail et les affaires. Il faut également prendre en compte le revenu moyen des habitants. Dans le cas des « villes sœurs » de Trois-Rivières, le revenu moyen des travailleurs (25-64 ans) varie de 42 537$ (Sherbrooke) à 48 450$ (Lévis), la Trifluvie se situant entre les deux.

L’industrie touristique

Au bureau touristique de la rue Notre-Dame, l’achalandage a augmenté de 32 % pour les mois de juin, juillet et août 2012, selon les estimations préliminaires.

Pour connaître les plus récentes statistiques quant au nombre de visiteurs qui sont passés par Trois-Rivières, il faut toutefois remonter à 2010. En tout, 2,2 millions de personnes sont venus dans la cité de Laviolette, selon les données de Statistique Canada. Ce chiffre inclut les visites familiales, les tournois sportifs et les congrès.

Pour l’ensemble de la Mauricie, toujours en 2010, le nombre de visiteurs grimpent à un peu plus de 3,5 millions. En ce qui a trait à l’été dernier, un sondage mené par Tourisme Mauricie auprès de 84 membres de l’organisme a révélé que près de 50 % d’entre eux ont connu une hausse de fréquentation.

Tous deux questionnés par l’Écho quant à l’offre de restauration dans la région, la directrice de Tourisme Trois-Rivières, Yolaine Masse, et le directeur général de Tourisme Mauricie, André Nollet, considèrent que la Mauricie possède un large éventail de restaurants.

« Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses », indique M. Nollet. Nous avons de tout, d’un cinq étoiles à un restaurant offrant uniquement de la poutine. Nous répondons bien aux besoins des gens, je crois », fait valoir Mme Masse.

Les statistiques surprennent les restaurateurs

L’Écho a contacté plusieurs restaurateurs trifluviens pour avoir leur avis au sujet du marché. En général, les statistiques ont surpris les tenanciers, mais tous s’entendent pour dire que l’offre actuelle est suffisante et assez diversifiée.

Certes, la restauration est un secteur où la compétition est forte, très forte même, selon Mario Vincent, président de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ). « C’est certain que tout le monde veut tirer son épingle du jeu, mais chaque joueur qui arrive divise encore plus la pointe de tarte. Il n’y a pas plus de gens qui vont au restaurant », explique-t-il.

La plupart du temps, quand un établissement de restauration arrive quelque part, un autre fermera ses portes à court ou moyen terme. Selon les statistiques de l’ARQ, si 100 restaurants ouvrent cette année, il n’en restera que 44 dans trois ans, 30 dans cinq ans et seulement 15 franchiront le cap des 10 ans.

Tout va bien au centre-ville ?

Il semblerait que les affaires vont bien pour tous les restaurateurs que l’Écho a contacté. Pour la plupart d’entre eux, l’été 2012 a été très bon, notamment en raison de l’aide de Dame Nature.

Le Mondo s’est installé à Trois-Rivières il y a quelques années déjà. « Pour nous l’implantation s’est bien passée, si je me fie aux dires du propriétaires. C’est certain que nous sommes une chaîne, alors c’est un peu plus facile », estime le gérant, Marc Poudrier.

Quant à savoir s’il y a de la place pour des nouveaux joueurs sur la rue des Forges, M. Poudrier est plus hésitant. « Il y en a déjà beaucoup pour la population, je crois qu’il pourrait y en avoir d’autres mais ce serait difficile. »

Le Grill, quant à lui, a pignon sur rue au centre-ville depuis une décennie maintenant. Sa propriétaire, Tina Cassar, considère que son restaurant est toutefois bien établi. « C’est probablement moins difficile de nous démarquer puisque nous avons un créneau qui intéresse une clientèle particulière, dont beaucoup de gens d’affaires et de touristes américains », souligne-t-elle.

Si Mme Cassar croit que la compétition est possiblement plus féroce pour d’autres genres de restaurants, elle n’est pas d’avis qu’il manque d’établissements haut de gamme à Trois-Rivières. « C’est déjà bien diversifié », soutient-elle.

Le Carlito existe aussi depuis une dizaine d’années. Afin de rester au goût du jour, des rénovations y ont été effectuées pas plus tard que la semaine dernière. Son copropriétaire met aussi un gros bémol sur l’arrivée de nouveaux commerçants. « Le marché est extrêmement saturé. Trois-Rivières est la capitale du restaurant par habitant au Canada », déclare Martin Lampron.

Bien que surpris par les statistiques qui placent la ville dans la moyenne québécoise, il considère que le nombre d’établissements de restauration devrait être limité. « Il y a une diminution de l’achalandage partout au centre-ville récemment. C’est pire depuis l’arrivée des “apportez votre vin” », avance-t-il.

Mario Vincent possède plusieurs restaurants en Mauricie et au Centre-du-Québec, dont le nouveau Vincenzo Pasta Grill, un “apportez votre vin” qui s’est installé sur la rue Des Forges l’été dernier. « Nous avons eu un excellent été, au-delà de nos attentes. C’est sûr que nous sommes conscients que c’est pendant l’été que passe la manne, alors on en profite », rapporte-t-il.

M. Vincent a choisi d’ouvrir un restaurant « apportez votre vin » au centre-ville parce qu’il a aussi senti cette tendance. « Il y a une augmentation de la demande pour ce genre de service, mais je ne suis pas prêt à dire que ça va prendre le monopole », indique le président de l’ARQ.

Rien à envier

Trois-Rivières n’a rien à envier aux autres villes en termes de restauration, selon Mario Vincent. « Les Trifluviens vont peut-être au restaurant plus qu’ailleurs, ça c’est difficile à dire. Ce dont je suis certain, par contre, c’est que la facture est très souvent moins chère ici pour une cuisine comparable. On est très gâtés en termes de diversification de l’offre aussi. »

Du côté de la Ville, on n’entend pas limiter les permis de restauration, « surtout dans une zone propice comme la rue des Forges, soutient le porte-parole Yvan Toutant. Ce n’est pas à nous de juger de la compétition. Tant que les règles de zonages sont respectées, il n’y a pas de problème pour nous. »

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